Erodr, le prochain Facebook ?

Erodr, le prochain Facebook ?

Erodr est un nouveau réseau social lancé il y a deux ans aux Etats-Unis. Mélange de Snapchat, Instagram, Whisper et Tinder, cette application mobile pourrait prétendre à un destin similaire à Facebook. Voilà pourquoi.

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Et si Facebook, qui a fêté ses dix ans en février dernier, était déjà un modèle vieillissant ? Qu’importe la réponse, certains sites construisent déjà l’après-règne de Mark Zuckerberg. C’est le cas d’Erodr, une application mobile, uniquement disponible pour l’instant dans certaines universités américaines.
Sur Erodr, les utilisateurs communiquent et se retrouvent via une fonction de géolocalisation. Les messages et photos échangés entre les “rodies” (le surnom des utilisateurs) sont effacés au bout de vingt-quatre heures. La navigation reste anonyme jusqu’à ce que le rodie like ou commente le contenu d’un autre.
Des éléments qui empruntent le meilleur de plusieurs applications déjà connues : Snapchat pour le côté éphémère, Whisper pour l’anonymat, Tinder pour la géolocalisation et… Facebook, pour le terrain de développement de la communauté (les universités), similaire à celui de Zuckerberg à ses débuts.

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Un pastiche d’appli pour jeunes

La vidéo de présentation d’Erodr est dithyrambique, présentant gentiment l’appli comme “100% plus amusante que n’importe quel réseau social et totalement addictive”. Les sujets en vogue : “humeurs, selfies, animaux de compagnies et trucs à propos de gars et de filles”. Rien de radicalement différent par rapport à Instagram et consorts.
Le trailer nous apprend également que les posts que l’on voit sur son fil peuvent être filtrés par “âge, distance et genre”, une fonction directement piquée aux applis de rencontres Tinder et Grindr. Encore une similitude avec un réseau concurrent.
Plus qu’une nouveauté révolutionnaire, le Daily Dot perçoit Erodr comme une sorte de patchwork social :

Erodr n’offre pas tant quelque chose de nouveau qu’il prend des éléments de chaque appli sociale populaire et les mêle ensemble dans un pastiche d’appli pour jeunes.

Un nouveau modèle de réseau social ?

Si Erodr n’apporte en soi que peu de nouveautés, pourquoi y voir un potentiel remplaçant de Facebook ? Parce que ce nouveau venu répond aux évolutions de l’usage que les jeunes font des réseaux sociaux. Si Facebook est toujours le réseau social dominant, il est aussi critiqué pour certaines conséquences de son utilisation : voyeurisme, atteinte au secret des données…
Aujourd’hui les utilisateurs, surtout les plus jeunes, se partagent fréquemment entre plusieurs réseaux. Erodr fait la synthèse de ce que ces nouveaux utilisateurs attendent d’un réseau social : portabilité (Erodr est disponible uniquement sur mobile), droit à l’oubli (ni l’appli ni les serveurs ne gardent trace des échanges), proximité (les différentes communautés de rodies sont limitées aux murs des universités), discrétion… et même un bouton “pouce baissé”, pour disliker cet énième statut sur Top Chef ou les municipales.
Une philosophie diamétralement opposée à celle de Facebook, comme le remarque le journaliste Vincent Glad, dans sa chronique sur Le Mouv’ :

Erodr ne veut pas connecter le monde comme Facebook, mais juste connecter les étudiants d’une université ensemble. D’un réseau social global et persistant, le modèle Facebook, on se dirige peut-être vers des réseaux locaux et éphémères, le modèle Erodr.

Instantanéité, proximité et anonymat, une maxime qui sied plus à la génération selfies-à-gogo qu’aux héritiers vieillissants de Caramail. Gageons malgré tout que Mark Zuckerberg n’a pas dit son dernier mot.