À l’Afropunk Festival de New York, qui s’est tenu les 27 et 28 août, Ericka Hart s’est faite particulièrement remarquer. Ayant subi une double mastectomie à cause d’un cancer du sein, elle s’est montrée topless pour que les gens, et surtout les femmes, voient les éventuelles conséquences de cette maladie.
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Ericka Hart a subi une double mastectomie il y a deux ans, à la suite d’un cancer s’étendant à ses deux seins. Même si l’on ne voit pas la différence quand elle est habillée, cette New-Yorkaise de 30 ans a été marquée par ce changement d’apparence difficile.
En 2015, elle décide de partager son expérience dans une vidéo, Journal Entry: Body Image after Double Mastectomy. Comme dans un journal intime, elle y exprime ses complexes et ses malaises maintenant qu’elle n’est plus “comme les autres femmes”.
Noire, punk et lesbienne, elle ne se reconnaît pas dans la masse et n’arrive pas à s’identifier aux autres femmes ayant subi la même chose. “Je ne suis pas le genre de femmes visées par la sensibilisation au cancer du sein. Quand on tape sur Google ‘mastectomie’ on ne tombe que sur des photos de seins blancs”, explique-t-elle au magazine Clutch.
En 2016, elle a pris les devants et s’est affichée topless au festival Afropunk de New York, les 27 et 28 août. “Cette année je voulais vraiment me montrer telle que je suis”, confie-t-elle. Les clichés de la jeune femme ont affolé la Toile et nombreux sont ceux à les avoir partagé ou laissé des commentaires d’encouragement.
Cette expérience lui a redonné confiance en elle. Très bien accueillie au festival, elle explique que les gens se sont montrés très curieux et sensibles à son expérience : “Quand les gens ont vu mes seins, ils sont restés sans voix ou ont posé des questions, ce qui montre que nous n’en parlons pas assez.”
Une démarche censurée
La déception a été énorme quand la jeune punk s’est rendue compte que Facebook avait supprimé les photos d’elle mises en ligne par le festival et largement relayées par les internautes. C’est sur Twitter qu’elle a exprimé son mécontentement, dans le cadre d’un combat qu’elle ne veut pas abandonner.
Erika Hart a bien l’intention de résister et ne va pas arrêter de montrer ses seins sur les réseaux sociaux. Une façon pour elle d’être accessible à tous et de partager son vécu. Sur son compte Instagram elle continue à poster des photos et remercie la plateforme de ne pas la censurer.
“Facebook a retiré les photos de ma double mastectomie et m’a bannie du site pendant sept jours.”
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Ce n’est pas la première fois que Facebook la censure. En 2015 lorsqu’elle avait décidé de montrer sa poitrine pour la première fois, le réseau social avait supprimé les photos. Elle avait alors répondu à la censure peu de temps après avec une vidéo, A Letter to Facebook. Elle y expliquait qu’elle trouvait cette politique “sexiste et raciste”.