La nuit m’a toujours attiré. À ces heures, tout change : la lumière, le bruit, le rythme. Le vacarme du monde se tait. Les espaces se vident et se remplissent d’autre chose. Le temps qui s’écoule n’est plus celui du quotidien. Il est remplacé par le temps que prend un mur pour se couvrir de végétation ou de graffiti, un bâtiment pour s’écrouler sur lui-même.
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Rémy n’a pas toujours vécu en France. Sans donner d’indice sur son pays d’origine, il avoue avoir beaucoup bougé entre Londres, Bordeaux puis Paris. S’il s’aventure de Saint-Denis à Montmartre en passant par Barbès, ce n’est pas tant Paris qu’il veut mettre en valeur dans ses clichés mais “une suspension du temps”. Il s’explique :
Paris et sa banlieue ne sont pas tant le sujet de mes images. C’est simplement l’endroit où je suis qui compte. N’importe quelle ville ayant une échelle plus grande que celle de ses habitants ferait l’affaire.
J’aime bien photographier des coins qui ne sont pas trop propres, où on sent que la vie et le temps sont passés. Je trouve parfois très beaux des endroits qui ne sont pas censés l’être. Un lieu peut être beau ou glauque, cela dépend de la façon dont on le regarde.
À travers ses clichés, on découvre la capitale à peine reconnaissable, parfois inquiétante, mais étrangement belle. Une sorte de Paris parallèle. Rémy affirme qu’une photo “c’est souvent quelque chose que l’on essaie de sauver“. Tente-il de sauver ces lieux déserts inondés par la nuit ? Une fois encore, Rémy ne veut pas trop en dévoiler.