Une (très) jeune journaliste amateur nous emmène avec elle à la rencontre des personnes qui étaient présentes à l’investiture de Trump, le 20 janvier. Panorama d’une nation divisée.
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Le journalisme n’est plus réservé à une poignée de professionnels : le citoyen lambda peut aujourd’hui prendre sa caméra et se jeter au cœur d’un événement historique pour le traiter avec l’angle de son choix et le poster sur les réseaux. C’est ce qu’a fait Elise Kudlikowski, 17 ans, le jour de l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier à Washington.
Résultat : New Times, une vidéo de 10 minutes au montage brut et sans artifices qui rend compte des profondes divisions de la société américaine qui ont porté Trump au pouvoir, pour le meilleur ou pour le pire. Dans les minutes qui précèdent le discours de celui qui deviendra quelques instants plus tard le 45e président des États-Unis, les slogans contradictoires fusent et s’entrechoquent. Les organisateurs de pétitions pro-life (anti-avortement) cohabitent avec les cortèges qui, au contraire, hurlent à pleins poumons : “Notre corps, notre choix !”
Dans cette masse informe, les prédicateurs déclinistes sont comme des poissons dans l’eau et déversent leurs avis tranchés récoltés sur Breitbart News : “Nous allons devenir un pays musulman. Vous savez ce qu’ils font dans les pays musulmans ? Ils interdisent la bière“, s’alarme l’un des manifestants. Poutine, lui, est tour à tour apprécié comme le héros qui combat Daech ou dénoncé comme le marionnettiste qui fait danser Trump.
Entre ces deux Amériques qui s’entrechoquent sans heurts, Elise fait le choix de ne pas faire le choix. Elle laisse remonter les fantasmes et les combats d’une nation divisée, avec des citoyens parmi lesquels on entend certains messages d’espoirs, loin de la radicalité ambiante :
“Tout le monde pense qu’il a raison, tout le monde pense que les autres ont tort… J’essaye juste de garder l’esprit ouvert. C’est ce qui fait la beauté de ce pays : tout le monde a une opinion et peut l’exprimer. C’est ce qui fait de nous une seule et belle nation.”
En toile de fond, un saxophoniste joue sobrement l’hymne américain qui, en fonction de celui qui l’écoute, prend des airs de fête ou de requiem.