Melissa Arras raconte
J’ai commencé à me rendre à Calais en 2014 pour explorer cette situation qui a vite dégénéré. Ma famille a émigré de différents pays du monde, ce qui a toujours éveillé ma curiosité sur les problèmes liés à l’immigration et au sentiment d’appartenance. C’est ce qui m’a poussée à explorer la situation des réfugiés de Calais à travers la photographie.
Mon but est de capturer les moment d’intimité de la vie des migrants dans cet environnement qui est pour eux temporaire, nouveau et irréel. Je veux saisir la délicatesse et l’instabilité de leur situation. Je veux montrer la façon dont les migrants et les réfugiés sont traités à l’international. Mon travail montre la globalité de ce phénomène qui n’est pas limité à Calais.
Gagner la confiance des différents individus que j’ai rencontrés est le plus grand défi que j’ai dû relever. Beaucoup d’entre eux ne veulent pas que leur visage soit visible. De plus, ils se sentent souvent utilisés par les médias. Grâce à différentes méthodes et aux éléments les entourant, je peux cacher leur identité.
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Ces rencontres sont souvent rapides, ce qui signifie que je dois penser rapidement et de manière créative. Les violences policières à l’égard des réfugiés sont terribles. Beaucoup s’en sortent grièvement blessés, parfois même avec des fractures.
L’un des aspects les plus choquants de ce problème est la division qui s’est créée au sein même de Calais. Ceux qui aident bénévolement les réfugiés doivent être très discrets. Ils sont méprisés par les locaux.
J’ai entendu beaucoup d’histoires qui m’ont bien sûr attristé, mais qui m’ont aussi ouvert les yeux sur la sévérité et le désespoir causés par leur pays d’origine. Beaucoup ont fui la pauvreté, la guerre et les perturbations sociales. Ils entreprennent des voyages risqués pour arriver jusqu’à Calais et ont l’espoir de trouver une vie meilleure en Grande-Bretagne.
Leur espoir est ce qui m’a le plus marquée. Malgré la douleur et les injustices, ils restent positifs et emplis d’espoir.