Le laboratoire de l’égalité a lancé une pétition pour modifier le premier article de la Constitution afin d’y garantir une parité irrévocable.
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#article1er #garantit Le Laboratoire de l’Égalité demande d'inscrire le principe d’égalité devant la loi sans distinction de sexe. Nous demandons une parité irrévocable GARANTIE dans la Constitution. Signez l'appel https://t.co/KwiubseRUs pic.twitter.com/0GWH6VdF5H
— Laboratoire Egalité (@Laboegalite) 19 décembre 2017
Ce 18 décembre se tenait le premier Parlement du féminin visant à “rassembler toutes celles et ceux qui pensent et agissent en faveur d’une société plus équilibrée”, dont de nombreuses personnalités et associations féministes. Le laboratoire de l’égalité a profité de cette journée de rencontres et de débats pour lancer un appel à modifier le premier article la Constitution française.
Fondée en 2010, l’association rassemble des femmes et des hommes “de différentes sensibilités politiques” mais occupant toutes et tous des postes à responsabilités dans des domaines variés, qui travaillent ensemble à “faire avancer l’égalité”.
Une demande déjà approuvée par le Président
L’appel, accompagné d’une pétition publiée sur Change.org et d’une campagne sur les réseaux sociaux avec le hashtag #article1er, s’inscrit dans la lignée des trois objectifs principaux du laboratoire, à savoir rassembler les acteurs de l’égalité professionnelle, interpeller les décideurs économiques et politiques et sensibiliser l’opinion publique.
Comme Corinne Hirsch, cofondatrice de l’association, l’a expliqué à RTL Girls, la proposition est ancienne et faisait partie du Pacte pour l’égalité signé par Emmanuel Macron quand il était candidat et par Marlène Schiappa.
Le besoin de modifier la Constitution, rédigée il y a plusieurs dizaines d’années, avait notamment déjà dû être traité lorsque Lionel Jospin avait voulu mettre en place une loi sur la parité. La mention “la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives” avait ainsi été ajoutée.
Trois modifications simples mais essentielles
Comment, en effet, espérer abolir le sexisme systémique si la Constitution, la norme suprême de notre pays, en porte encore les valeurs ? La pétition, adressée à Emmanuel Macron, Marlène Schiappa ou encore Nicole Belloubet (ministre de la Justice) demande donc trois modifications : ajouter “les citoyennes”, préciser “l’égalité sans distinction de sexe” et remplacer “favorise” par “garantit”.
#article1er #garantit Il suffirait de changer 3 mots dans l'article 1er de la Constitution pour que les droits des femmes soient établis sur un socle indiscutable
— Laboratoire Egalité (@Laboegalite) 19 décembre 2017
Signez l'appel > https://t.co/KwiubrXh2U pic.twitter.com/OWHpSoHu47
Olga Trostiansky, la présidente du laboratoire de l’égalité, a insisté auprès d’Europe 1 sur l’importance primordiale de ces modifications :
“Pour l’instant, l’article 1er de la Constitution dit : ‘Favorise l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles.’ Nous souhaitons que la loi ‘garantisse’. Ce n’est pas une nuance. ‘Favoriser’ permet d’aller vers. ‘Garantir’, c’est une obligation de résultat. Ce qui nous intéresse, c’est de construire et de partager une culture de l’égalité entre les hommes et les femmes en France.”
La pétition met précisément en avant une petite sélection de données extraites des chiffres-clés 2017 du secrétariat d’État chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, qui montre que les inégalités salariales persistent et que 80 % des femmes sont régulièrement confrontées à des attitudes et des décisions sexistes.
Une façon d’ouvrir “de nouveaux horizons aux femmes et aussi aux hommes”
“Ces aménagements simples clarifieraient le texte fondateur de la République française et engageraient ses dirigeants et dirigeantes et la société tout entière. Ils ouvriraient de nouveaux horizons aux femmes et aussi aux hommes”, souligne le laboratoire.
L’idée est également d’encourager les législateurs, députés et sénateurs à proposer davantage “de lois protectrices qui engagent plus fortement l’égalité entre les femmes et les hommes”, comme l’a précisé Corinne Hirsch à RTL Girls.