La droite et l’écologie
Les deux finalistes de la primaire de la droite, Alain Juppé et François Fillon, ne se sont jamais revendiqués comme de grands écolos. Pour autant, les enjeux énergétiques, la crise climatique, les problèmes sanitaires liées à l’agriculture (comme l’usage des pesticides et insecticides) pourraient être perçus comme des sujets importants. Et pourtant, l’écologie n’a représenté que sept minutes de temps de parole sur les 570 minutes de débats télévisés consacrées à cette primaire.
Le candidat du parti Les Républicains (LR) à la présidentielle compte revenir sur la loi de Transition énergétique votée par la gauche en août 2015. François Fillon est un grand supporter du nucléaire et veut revenir sur le principe de précaution qui s’applique en cas de doute sur la dangerosité d’un projet. Nucléaire et principe de précaution ont d’ailleurs été dans le domaine de l’écologie les deux seuls points abordés lors des débats.
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Silence médiatique
La Fabrique écologique a recensé 763 articles écrits sur la COP21 entre le 30 novembre et le 12 décembre 2015. En 2016, l’organisation n’a repéré que 95 articles consacrés à la COP22, qui s’est tenue à Marrakech du 7 au 18 novembre. Une quantité très insuffisante selon le think thank.
Pourtant, les Français se disent préoccupés par les sujets environnementaux. D’après une étude YouGov citée par We Demain, 74 % d’entre eux estiment que l’environnement devrait occuper une place “très ou plutôt importante” dans le débat présidentiel. Et en effet, de nombreux sujets méritent d’être cités : la menace du réchauffement climatique, l’enjeu des ressources naturelles, la disparition des espèces vertébrées – petit rappel : plus de la moitié des vertébrés ont disparu en 40 ans.
La Fabrique écologique regrette également que lécologie soit cantonnée dans les médias à une rubrique “Planète”, ou “Environnement” (quand elle existe), alors qu’elle devrait être plus largement abordée de manière transversale.
Cités par We Demain, les membres du think thank prévoient que “des décisions très lourdes seront […] à prendre dans les années à venir pour atteindre les objectifs sur lesquels la France s’est engagée, en particulier en matière de climat (réduction par 4 de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050).”
Attendons de voir si la primaire de la gauche dont les deux tours auront lieu les 22 et 29 janvier accordera plus de place à l’écologie.