Amateurs de streetstyle ou de streetwear, vous avez sûrement déjà vu ces célèbres parkas “Not from Paris Madame” sur Instagram. Mais qui se cache derrière cette phrase devenue si célèbre dans les rues parisiennes pendant les Fashion Week ?
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Quand Dany Dos Santos et Maxime Schwab, deux jeunes de 26 et 30 ans, lancent Drôle de Monsieur en 2014, ils n’espéraient peut-être pas un tel succès. Passionnés par les vêtements mais sans aucune expérience dans la mode ou le design, le label démarre avec une petite série de 3 sweats puis une première collection en 2015 qui marque la naissance du fameux slogan “Not from Paris Madame”.
Au-delà de l’envie d’exprimer leur passion, les deux amis jouent un coup de poker avec ce slogan. “Sans financement extérieur ni expérience et n’étant pas basés dans une ville propice au développement d’une marque de prêt-à-porter (ndlr : ils sont basés à Dijon), nous savions qu’il allait être très difficile de se faire une place sur ce marché”, se rappelle Dany. “Notre seul levier d’action était la presse et nous avons choisi de l’attirer à travers ce slogan lors d’une Fashion Week à Paris.” Toutes les parutions qui ont suivi dans les magazines de mode et sur les réseaux sociaux ont ainsi permis au label de se faire connaître à petite échelle. Un coup d’audace qui a valu à la marque un rapide gain de notoriété, notamment sur Instagram où elle frôle les 50 000 followers.
Au fil des saisons, Drôle de Monsieur a su se distinguer par ses vêtements décontractés aux coupes modernes tout en gardant le monochrome comme ligne directrice car ils cherchent “à offrir une facilité dans le choix des tenues quotidiennes”. Une marque pour la vie de tous les jours, dont les pièces sont produites au Portugal, qui s’adresse en priorité à la jeunesse d’aujourd’hui, une génération “qui souhaite s’habiller rapidement, confortablement et de manière non formelle”, analysent Dany et Maxime.
On retrouve dans chaque collection du label le fameux slogan décliné sur des casquettes, sweats et T-shirt, dans des polices différentes, mais aussi des pièces aux lignes plus amples et droites tout en gardant une touche streetwear.
Face à l’arrivée constante de nouvelles marques de streetwear et sur un marché presque saturé, les deux créateurs entendent bien proposer une identité à laquelle les clients peuvent s’identifier, l’une des clés pour qu’une marque puisse “faire face à ses concurrents, d’autant plus qu’aujourd’hui beaucoup sont des marques ‘fantôme’ qui se créent et s’éteignent rapidement.”
Dany Dos Santos reconnaît que “la mode est un marché difficilement accessible si vous n’avez pas de connexions ou une histoire qui intéresse, souvent, la presse et les revendeurs regardent d’abord qui se cache derrière les marques et le travail en lui-même n’est pas jugé à sa juste valeur.”
Même s’ils estiment ne pas avoir ressenti un vrai soutien à leurs débuts, Drôle de Monsieur peut aujourd’hui compter sur la soixantaine de revendeurs qui distribuent la marque dans le monde (notamment au Japon, en Amérique du Nord et en Europe) et surtout sur le Printemps Haussmann à Paris, qui a récemment rajouté le label dans ses rayons.
Collections aussi disponibles sur www.droledemonsieur.com