Un documentaire basé sur une expérience personnelle
Si Elegance Bratton est parvenu à capturer de façon si juste et si intense le quotidien de ces jeunes gens et à saisir tous les enjeux de leur vie dans la rue, c’est parce qu’il est lui-même passé par là. Dans une interview accordée au site The Fader, l’ancien SDF est revenu sur sa vie passée :
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Quand je vivais dans le New Jersey, au moment où j’ai commencé à avoir des relations sexuelles, j’ai commencé à recevoir une pression énorme de la part de ma famille, qui voulait que je sois hétérosexuel – ce que je ne pouvais simplement pas être. Un jour ma mère m’a posé un ultimatum : “Prouve-moi que tu es hétéro, ou dégage d’ici.” Donc je suis parti. J’ai passé les dix années suivantes dans la rue, de canapé en canapé […] jusqu’à ce que je rejoigne la Marine et intègre l’unité des “Combats Camera” [soldats chargés de filmer sur le terrain, ndlr].
Quand je me suis disputé avec ma mère, j’avais 20 dollars en poche, et j’ai pris le train qui allait à New York City. Je suis tombé sur ces trois hommes noirs et gays qui riaient ensemble, se faisaient la lecture, s’envoyaient des vannes, qui étaient super bien habillés… on dirait qu’ils passaient le meilleur moment de leur vie. Et j’étais genre : “Ok, je vais les suivre“, et ils m’ont amené au port.
Quand je suis descendu à Christopher Street, je me suis retrouvé avec tous ces hommes gays et ces femmes trans, et ils étaient tous super excités de me voir. […] Je savais que je venais de trouver ce qui manquait à ma vie, cette impression d’appartenir à un endroit dans ce monde. […]
Cette idée de former une famille parce que tu as été abandonné par ta famille biologique t’aide vraiment à survivre – tu peux bouffer dans les poubelles, mais savoir que quelqu’un t’aime et que tu comptes pour lui, cela te donne un vrai avantage pour trouver ton chemin.
Le documentaire Pier Kids: The Life sera terminé cet été. Plus d’infos sur le site dédié au documentaire.