Et conte une autre facette de la crise des réfugiés.
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C’est l’histoire d’une rencontre. Celle d’Ayse Toprak, une réalisatrice turque basée à Istanbul, et de Mahmoud, un réfugié syrien ouvertement gay. En 2011, alors qu’elle fait un reportage sur les réfugiés syriens à la frontière turque, Ayse Toprak fait la connaissance de Mahmoud, et lui demande de devenir son fixeur. Une requête que ce dernier acceptera, après avoir demandé : “Je suis gay, est-ce que ça te dérange ?”
De retour à Istanbul, Mahmoud dévoile à Ayse Toprak son plan : organiser, en cachette, un concours pour élire, parmi les Syriens réfugiés à Istanbul, un Mr. Gay Syria qui irait les représenter à Mister Gay World (un concours annuel international réservé aux hommes gays, dont le but véritable est de défendre la cause LGBT). Une initiative aussi nécessaire que risquée, quand on se souvient qu’en juillet 2016, la Gay Pride d’Istanbul avait été violemment réprimandée par les forces de police turques.
“Notre ambition est de montrer un aspect de la crise migratoire rarement représenté”
C’est d’ailleurs sur cette scène brutale que s’ouvre le teaser de Mr. Gay Syria, le documentaire à travers lequel Ayse Toprak souhaite conter l’histoire, humaine et déchirante, de Mahmoud, d’Husein (un jeune Syrien homosexuel de 23 ans qui, après avoir quitté Alep, trouve refuge à Istanbul), et finalement de toute la communauté LGBT des réfugiés. Car les enjeux de Mr. Gay Syria vont bien au-delà d’un simple concours de beauté. Avec lui, Mahmoud cherche à sensibiliser la communauté internationale à une cause : celle des Syriens qui ont dû fuir la guerre ainsi que l’homophobie, et qui se retrouvent finalement enfermés dans une société qui les discrimine tout autant.
Après plus de deux ans de tournage dans plusieurs pays européens dont la Turquie, Malte, l’Allemagne et la Norvège, Ayse Toprak lance aujourd’hui une campagne de financement participatif dans le but de terminer son film et ainsi partager “l’histoire de ces hommes survivants d’une des plus grandes crises humanitaires contemporaines”, comme elle l’explique sur KissKissBankBank.
“Notre ambition est de montrer un aspect de la crise migratoire rarement représenté, loin des descriptions sinistres de masses anonymes véhiculés par certains médias et politiciens. Nous racontons au contraire cette histoire à hauteur d’hommes, en faisant connaître les rêves et aspirations de nos personnages et l’âpreté de leurs luttes au quotidien.”
Pour soutenir Ayse Toprak, Mahmoud, Husein et toute la communauté LGBT des réfugiés syriens, rendez-vous sur KissKissBankBank ou Facebook.