Un documentaire sur le designer russe Gosha Rubchinskiy, le plus cool kid des cool kids de la mode, et sur son défilé qui a eu lieu à Kaliningrad dans son fief natal, vient de sortir. L’occasion de mettre en avant trois jeunes Russes qu’il a embauchés comme mannequins.
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Avec ses créations sportswear et un univers post-soviétique, Gosha Rubchinskiy est sûrement l’un des créateurs qui a le plus fait parler de lui en janvier dernier. Le Russe présentait sa collection automne-hiver 2017 en collaboration avec Adidas.
Car c’est avant tout ça la marque de fabrique de Gosha Rubchinskiy : les collaborations. Après une première collection en son nom, le designer s’associe rapidement avec des marques sportives et propose en parallèle des capsules qui deviennent rapidement virales. Vans est la première marque à signer, puis s’enchaînent ensuite Reebok, Fila et même des marques que l’on croyait disparues comme Kappa ou encore Sergio Tacchini, dont les collaborations sorties la semaine dernière sont déjà sold-out partout.
En mélangeant des références qui parlent à tout le monde (notamment la culture skate et streetwear des années 1990) avec d’autres inspirées par l’architecture soviétique ou encore le constructivisme (mouvement artistique minimaliste de l’URSS des années 1930), Gosha Rubchinskiy crée un pont entre cette jeunesse russe qui n’a pas forcément connu cette époque et la jeunesse occidentale qui l’a connue seulement dans les manuels d’Histoire.
Un nouveau documentaire, dirigé par le réalisateur russe Papaya Dog sort aujourd’hui et retrace les coulisses de son dernier défilé, où toute la planète mode s’était déplacée à Kaliningrad, son fief natal.
Le créateur a également mis au centre de son show la jeunesse russe. Alors qu’il nous en donnait un aperçu sur le runway avec des jeunes mannequins venus de tout le pays, ce documentaire intitulé “Apart” et produit par le magazine culturel INRUSSIA (à mi-chemin entre Vice et Arte), nous apporte un regard plus profond sur eux.
Du départ de leur village russe jusqu’au backstage du défilé, le documentaire montre un aperçu du quotidien de cette jeunesse dans ces villes où chiens errants et HLM abandonnés sont encore légion, donnant l’impression d’être figées dans une époque post-URSS.
Ces jeunes Russes livrent aussi leurs rêves et partagent une petite part de l’histoire culturelle de leurs villes d’origine. Outre la découverte d’une culture encore méconnue du grand public, “Apart” dépeint une jeunesse en décalage avec son pays mais qui, malgré la distance géographique, reste connectée au monde extérieur à travers Gosha Rubchinskiy notamment.
Le designer n’hésite pas à lui rendre hommage constamment en choisissant de “vraies” personnes, souvent castées dans la rue ou sur Instagram. Un moyen pour lui de se rapprocher de son public en mettant de côté les diktats de la beauté, tout en rendant son univers accessible.
Rapidement adoptée par les cool kids du monde entier, cette tendance “post-soviet” s’est répandue comme une traînée de poudre sur Instagram et ce documentaire nous montre aussi, d’une certaine manière, comment elle est née.