Avec sa série de vidéos Dispelling Beauty Myths (Destruction des mythes de la beauté), le magazine Allure présente de multiples témoignages de femmes “hors norme”, pour nous encourager à voir au-delà des diktats et à redéfinir la beauté au féminin.
À voir aussi sur Konbini
Le magazine américain Allure s’est engagé dans le féminisme, notamment avec une série de vidéos intitulée Dispelling Beauty Myths (Destruction des mythes de la beauté). Une quinzaine de vidéos de moins de dix minutes, qui déconstruisent, témoignage après témoignage, la beauté stéréotypée telle que conçue traditionnellement par la société. Chaque épisode est solaire, touchant et encourageant, à mesure que les personnes se livrent sur les années de discrimination, de harcèlement scolaire, de jugements et de mal-être subies avant de prendre confiance en elles et de s’aimer comme elles sont.
Détruire l’injonction à être une femme jeune, mince et lisse
Pour redéfinir le stéréotype de la beauté pour une femme, à savoir en gros d’être jeune, mince et parfaite, on nous donne à entendre des femmes qui ne sont ni fines, ni minces, ni dans la taille “moyenne”. L’injonction à la minceur est ainsi contrée par How One Plus-Size Model Learned to Love Her Body (Comment un mannequin “grande taille” a appris à aimer son corps), où le mannequin “grande taille” Felicity raconte sa prise de poids, les critiques et comment elle refuse de toucher à son corps, d’essayer de l’“affermir” ou de le modifier.
“Je veux détruire le mythe selon lequel les femmes plus grosses ne peuvent pas avoir ce qu’elles veulent et ne peuvent pas accomplir ce qu’elles veulent ni être heureuses […]. Le corps parfait n’existe pas parce qu’il n’y a pas deux humains sur cette planète qui sont les mêmes. Alors vous devez essayer d’être la meilleure version de vous-mêmes, pas quelqu’un d’autre.”
Alicia Napoleon, boxeuse professionnelle et championne, raconte quant à elle le harcèlement scolaire dont elle a été victime, l’accusant d’être trop “masculine”, trop “musclée”. Pourtant, elle a gagné onze titres nationaux, et refuse que les muscles soient l’apanage des hommes :
“Strong is the new sexy !”
Il en va de même pour la taille, le fait qu’être une femme grande fasse sortir de la norme alors que cela n’a pas empêché Sybil de s’épanouir et se marier.
Et dans Aging With Grace (Vieillir avec grâce), des femmes racontent la pression qu’elles ont ressentie et dont elles ont pu souffrir quand elles ont dépassé la vingtaine, pour expliquer qu’en fin de compte, elles adorent vieillir : leur vie continue, moins freinée par les attentes que l’on peut avoir d’elles. Elles continuent à expérimenter, à s’épanouir dans leur vie amoureuse comme professionnelle, et ont trouvé une certaine paix d’esprit. Enfin, elles rappellent que pouvoir vieillir est une chance, et qu’il ne faut pas “être jeune pour avoir une voix“.
Pour une beauté réaliste et vraie
Et puis, loin de l’image stéréotypée, Dispelling Beauty Myths donne à voir la femme comme elle l’est vraiment : poilue, et parfois avec des boutons. Les filles de Body Hair (Les poils) racontent la pression d’avoir la peau lisse et douce, une injonction faisant pour elles le jeu du capitalisme. Cela leur demandait des heures et des heures d’épilation à scruter leur corps, à faire leur maximum pour se conformer autant que possible à l’image de la femme soi-disant parfaite… et à lutter contre leur corps. Avant la prise de conscience qu’elles gâchaient des “moments précieux” de leur journée pour se transformer en quelqu’un d’irréaliste.
Elles montrent que les poils ne sont pas “sales”, “dégoûtants” ni même “anti-sexy”. Et qu’en ce qui concerne les gens qui les jugent, ils peuvent “aller se faire voir“. Elles concluent d’une voix :
“Je voudrais détruire le mythe selon lequel tu ne peux pas choisir ton apparence.”
Il en va de la même logique pour l’acné : Mary refuse “le mythe selon lequel l’acné t’enlaidit” et “te rend indésirable“, expliquant qu’il n’y a aucune honte à avoir de l’acné, pas plus que d’obligation de la dissimuler. C’est le même message pour les autres maladies ou particularités dermatologiques traitées par la série, comme le vilitigo ou l’albinisme.
Ne pas être définie par la maladie ou le handicap
Dispelling Beauty Myths démontre une vraie volonté d’être inclusive, donnant une tribune d’expression à une femme en fauteuil roulant, une femme ayant souffert d’un cancer des deux seins, une femme n’ayant plus qu’une jambe… toujours dans le même but : montrer que la beauté n’est pas unique mais plurielle, infinie, pour “repousser les standards de beauté”.
Lizzie, atteinte d’un syndrome progéroïde néonatal raconte avoir découvert à 18 ans une vidéo YouTube la qualifiant de “personne la plus moche au monde“. Des mots qu’elle a décidé de ne pas laisser la définir, et qui font qu’elle encourage aujourd’hui à se concentrer sur la personne que l’on est et pas la personne à laquelle on ressemble.
Tous les témoignages de Dispelling Beauty Myths ont ainsi en commun de rejeter les cases préconçues dans lesquelles beaucoup de femmes ne rentrent pas, ou ne veulent plus rentrer. Jusqu’à la notion-même de femme, ou de genres binaires et de sexualité hétéronormée.
Définir librement son identité
Des personnes de tous les âges ne se reconnaissant pas dans le découpage traditionnel binaire homme/femme et racontent leur parcours dans Gender Norms.
Ce sont des personnes identifiées comme un garçon ou une fille à la naissance, qui se sont ensuite affranchies de ces étiquettes pour se définir elles-mêmes. Elles racontent la discrimination, le rejet, le jugement… pour demander à être acceptées comme elles sont, qui elle se sentent, et à être traitées avec respect. À juste être vues comme des personnes, au-delà des normes.
Dispelling Beauty Myths se révèle donc être une véritable mine d’or de confiance en soi et d’inspirations féministes, et plus généralement, d’encouragements à s’aimer comme on est. Toujours avec style, honnêteté, respect et tolérance, la série nous présente de nouveau modèles à suivre, tout en célébrant la diversité. Pour donner de nouvelles images à la beauté, et aider les femmes à s’émanciper des carcans sociaux.