Détroit veut attirer les hipsters de Brooklyn à emménager afin de relancer l’économie de la ville.
À voir aussi sur Konbini
Brooklyn c’est trop mainstream. Ce mois de décembre, la ville de Détroit a eu l’ingénieuse idée de lancer une campagne à pour inciter ses habitants les plus branchés à déménager. Le but : relancer une économie en perdition dans la “Motor City”, comme le montre ce reportage de AJ+.
Chargement du twitt...
Les arguments sont convaincants. Quoi de plus hipster que de vivre dans un endroit comme Detroit ? Rappelons le crédo bien connu du hipster : “I knew it before it was cool” (en français : “Je connaissais ce truc avant que ce ne soit cool”). Et si cela fonctionne pour la musique ou le cinéma, c’est également valable pour le lieu de vie.
Pour les organisateurs de cette campagne, l’arrivée de hipsters permettrait à la ville de se refaire une santé économique. Selon eux, Détroit s’apparente à “un terrain vague économique” et ils comparent la métropole comme future “Mecque pour la nourriture et la culture.”
Un mode de vie alternatif à Détroit, c’est possible
Même si Détroit est dotée d’une riche culture, notamment en musique puisqu’elle a vu naître la scène techno dans les années 80, elle reste un lieu de passage et de pèlerinage, plutôt qu’un lieu de résidence pour les hispters.
La réalité économique est très dure : avec un taux de chômage élevé (10,2% en avril 2015 selon le Bureau of Labor Statistics) et le titre de la plus grande ville en faillite des Etats-Unis en 2014 (18,5 milliards de dollars de déficit), Détroit souffre d’une exode de sa population depuis plusieurs années.
Depuis les années 2000, deux quartiers de Brooklyn figurent parmi les dix plus riches de New York : Brooklyn Heights et Dumbo. Et c’est exactement ce genre de phénomène que Détroit voudrait voir naître entre ses murs.
Elle espère ainsi redorer son blason en attirant une partie de ces hipsters dont le mode de vie alternatif (du moins pour des urbains) pourrait trouver satisfaction dans le Michigan. Détroit s’essaie notamment à l’économie collaborative et à l’agriculture urbaine, qui a permis la prolifération des potagers communautaires en remplacement des supermarchés. Les entrepreneurs sont appelés à créer leur entreprise. Cerise sur le gâteau, le vélo, moyen de locomotion préféré du hipster, connaît un franc succès là-bas.
Mais ces nouvelles activités citoyennes seront-elles suffisantes pour attirer les hipsters de Brooklyn à Détroit ? Le doute est permis, car les jeunes installés à New-York sont des personnes exigeantes. Si Détroit peut leur offrir plus de place à moindre frais (à Brooklyn, un nouveau locataire en 2015 a dû débourser 60% de son revenu pour son loyer), pas sûr qu’elle soit en mesure de proposer un réseau aussi riche ou une ouverture culturelle aussi diversifiée que celle Brooklyn.