Ce n’est pas un mythe, les vaches polluent. En cause ? La rumination, qui génère notamment du méthane. Des chercheurs tentent donc d’intervenir sur la digestion des bestiaux pour limiter la diffusion de gaz à effet de serre.
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On compte à peu près 1,5 milliard de vaches sur Terre, dont une bonne partie finit en steak dans votre assiette. Mais avant ça, elles passent leur vie à ruminer, c’est-à-dire mâchonner les mêmes bouchées d’herbe à longueur de journée. C’est à ce moment-là qu’elles émettent des gaz à effet de serre, notamment du méthane qui, contrairement à une idée répandue, est essentiellement rejeté par la bouche des animaux. Eh oui, les vaches réchauffent la planète en rotant. À cause de la rumination, chaque animal produit ainsi chaque année l’équivalent en émission de CO2 d’un trajet de 400 kilomètres en voiture, souligne Le Parisien.
Faire disparaître le méthane
Plus généralement, le bétail est responsable de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre, selon la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture). En France, les huit millions de vaches adultes présentes sur le territoire produisent chacune, en moyenne, l’équivalent de 125 kilos de CO2 par an.
Le méthane ne reste pas aussi longtemps dans l’atmosphère que le dioxyde de carbone, mais peut en revanche avoir un impact plus important à court terme sur le climat, rappelle Wired. “Le méthane retient 28 fois plus la chaleur dans l’atmosphère que le gaz carbonique”, explique ainsi Franck Mitloehner, spécialiste des émissions de gaz produites par l’agriculture à l’université UC Davis.
Comme il est pour l’instant peu probable que le monde entier cesse de consommer du bœuf, des scientifiques essayent d’altérer le régime alimentaire des bovidés afin de limiter leur pollution. Les vaches peuvent manger et digérer de l’herbe, contrairement à nous, grâce à des microbes présents dans leurs intestins : les méthanogènes. Ce sont ces bactéries qui transforment l’herbe ingurgitée en fibres et en méthane. Si on se débarrasse des méthanogènes, on se débarrasse du méthane. Le but est donc de les chasser des organismes des vaches, sans retirer les bénéfices que ces petits microbes leur apportent.
Modifications alimentaires
En Australie, des chercheurs s’intéressent ainsi à des algues qui bloquent les sous-produits du méthane. Au Danemark, à l’université d’Aarhus, des scientifiques essayent d’inventer une “super-herbe” qui éviterait la production de méthane, sans faire mourir de faim les vaches et les priver de nutriments vitaux.
Et si au lieu de changer l’herbe, il fallait modifier ce qu’il se passe à l’intérieur des intestins des bêtes ? C’est l’idée de chercheurs de la Penn State University, qui ont réussi à réduire de 30 % les émissions de méthane de vaches laitières, grâce à un complément alimentaire. Malheureusement, sitôt le régime spécial arrêté, la nature reprend ses droits.
La meilleure solution, c’est de nourrir les vaches avec du maïs. Alors oui, ça les rend plus souvent malades, ça fait de la moins bonne viande, et elles meurent plus vite. Au moins, une fois mortes, elles ne roteront plus !