Après Locarno, Venise et Cannes, David Lynch présente son travail en Suisse.
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On vous l’annonçait au début de l’année, c’est désormais chose faite. L’hommage de David Lynch à la légende du cinéma italien Federico Fellini est visible à la Maison du Diable, à Sion. Des lithographies du cinéaste américain et des dessins du réalisateur de Huit et demi y seront visibles jusqu’au 16 décembre.
Si Fellini et Lynch sont tous deux des génies du cinéma, ce n’est pas leur unique point commun. Chez ces passionnés des arts de la représentation, qui ont exploré respectivement le dessin satirique et la peinture, on découvre une réelle affinité intellectuelle. Pour David Lynch, la continuité entre la toile et la pellicule chez Fellini est loin d’être un hasard : “Chaque image, chaque cadre de ses films, c’est un dessin, c’est un tableau, c’est une photographie.”
Alors que Fellini s’exprimait au travers de ses croquis, Lynch préfère la lithographie, cette technique d’impression bicentenaire qui permet de reproduire un dessin en plusieurs exemplaires. Les thèmes fétiches du réalisateur superstar se retrouvent dans les œuvres qu’il présente à Sion et Morges (où se tient une autre exposition de ses travaux) : la lumière, l’ambivalence, les rapports de couples, et bien sûr l’imaginaire.
Fidèle à son univers fantasque, le réalisateur d’Elephant Man a sélectionné des œuvres voguant entre rêve et réalité. Faisant écho à sa filmographie, les dessins exposés oscillent entre le caractère innovant et surréaliste des deux cinéastes sans cesse à la frontière du réel, comme l’explique le créateur de Twin Peaks :
“Dans mon idée, quand quelque chose s’écarte de la réalité, par exemple quand Fellini fait onduler une toile sombre, cette toile provoque un sentiment qui diffère de la réalité, mais… avec une si belle différence qu’elle donne une émotion inédite au mot ‘océan’.”
Les deux réalisateurs sont bien plus que des piliers du 7e art. À travers cette exposition, on découvre l’amour de Lynch pour la représentation graphique de son univers ainsi que la vision de Fellini sur son époque, celle de la guerre, de la renaissance économique et industrielle, celle où l’on croyait que la croissance était infinie – celle-là même dont Lynch dépeint le surréalisme dans ses œuvres. À Sion, les deux univers se rencontrent et se répondent.
“David Lynch : Dreams – ‘A Tribute to Fellini'”, exposition à la Maison du Diable (espace culturel Fondation Fellini), jusqu’au 16 décembre 2018.
En parallèle, le musée Alexis Forel de Morges présente pour son 100e anniversaire des œuvres du cinéaste américain sur les thèmes qui lui sont chers : la lumière, l’ambivalence, les rapports de couple et l’imaginaire.