Aheda Zanetti est la créatrice du burkini. Dans une tribune publiée par le Guardian, elle a tenu à réagir à la polémique que son maillot de bain a déclenché en France.
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L’Australienne Aheda Zanetti raconte dans une tribune, publiée par le Guardian le 24 août, pourquoi elle s’est lancée dans la création du controversé “burkini” : “Ma nièce voulait jouer au netball, ça a été un petit combat pour la faire entrer dans l’équipe car elle portait le hijab.”
Habillée de vêtements inappropriés pour jouer, la jeune fille “ressemblait à une tomate, elle était toute rouge et avait tellement chaud !” Sa tante s’est donc lancée dans la confection d’un vêtement qui pourrait convenir à une femme cherchant à vouloir faire du sport, tout en couvrant ses formes.
“Je voulais faire quelque chose de positif que tout le monde peut porter : chrétiens, juifs ou hindouistes […] le burkini ne symbolise pas l’Islam”, tient-elle à préciser, en ajoutant : “La burqa ne symbolise rien, elle n’est pas mentionnée dans le Coran et notre religion ne nous demande pas de nous couvrir le visage, c’est à celles qui le portent de décider.”
En ce sens, elle tient à contrer la stigmatisation qui affecte les communautés musulmanes, et mettre en avant le fait que le vêtement qu’elle a créé ne cherche pas à prendre part à un prosélytisme religieux. C’est pourtant, en partie, ce dont le burkini est accusé en France.
“Il y a des problèmes plus graves dont on peut se préoccuper dans le monde”
Dans sa tribune, Aheda Zanetti revient sur l’appellation “burkini”. “Quand j’ai appelé cela le burkini, Je ne pensais vraiment pas à une burqa pour la plage. Burqa était juste un mot pour moi […] C’était une combinaison de deux cultures“, explique-t-elle.
La créatrice “espère que ce n’est pas à cause du racisme” que le burkini est critiqué, car pour elle, la France n’a pas compris ce que signifiait ce vêtement : “J’aimerais être en France pour dire : vous avez mal compris.”
Depuis l’Australie, qui a accepté cette tenue, elle s’étonne qu’un vêtement prenne autant de place dans le débat politique : “Il y a des problèmes plus graves dont on peut se préoccuper dans le monde, pourquoi en créer un de plus ? Vous avez pris un vêtement qui symbolise le bonheur, la joie et le sport pour en faire un produit de haine.”
La créatrice a une histoire très personnelle avec le burkini. En plus d’avoir permis à sa nièce de faire du sport, elle-même a pu alors se baigner grâce à ce vêtement, alors qu’elle ne participait à aucune sortie sportive quand elle était jeune, à cause de sa tenue. “C’était la première fois que je me baignais en public, et c’était absolument merveilleux”, se souvient-elle.