De son côté, Anne Crémieux insiste sur la différence de contexte entre les deux époques, et apparaît plus optimiste pour l’avenir :
“Cette nouvelle génération sort d’écoles de cinéma, et est moins issue du hip-hop. Ça reste leur culture mais moins leur racines… Ces réalisateurs font des films différents, sur d’autres sujets comme l’homosexualité, et avec des origines plus diverses. Ce cinéma ‘post-black’ se forge une identité libérée des carcans de la communauté noire.”
Inquiétudes vis-à-vis de l’impact de Trump
Oui, Trump va avoir un impact, mais les gens ont prouvé de quoi ils étaient capables. Shonda Rimes, Oprah Winfrey, Denzel Washington n’ont plus besoin de personne pour produire et créer, avec ou sans Donald Trump…
Les Noirs ont assis leur place dans le cinéma, la situation n’est vraiment plus la même que dans les années 1990, et le cycle ne tend pas à se refermer. Il y a même plus de diversité qu’à l’époque, et plus de femmes dans cette génération…
Barack Obama a quitté la Maison-Blanche, et laisse derrière sa présidence une nouvelle génération de réalisateurs et réalisatrices, scénaristes, acteurs, actrices, artistes, prêt à donner du coffre pour une minorité toujours première victime des inégalités aux États-Unis. Reste à espérer que ses voix continueront à se faire entendre, intactes, puissantes, pour participer au mieux à la grande aventure d’un cinéma le plus divers et riche possible.
Mais, comme conclut Anne Crémieux, la route est encore longue, et d’autres problématiques émergent :
“Le cinéma a encore d’énormes progrès à faire. Il ne reflète toujours pas la diversité de la société américaine, dans la multiplicité des cultures noires, mais également dans sa représentation des Latinos et des Asiatiques…”
Une diversité qui, sous la présidence Trump, s’annonce toujours plus vitale et importante.
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