L’aventure fut malheureusement courte pour Dehors Brut. Le nouveau club éphémère de l’équipe de la Concrete, qui a ouvert fin juillet et devait fermer ses portes fin octobre, a annoncé faire l’objet d’une fermeture administrative par arrêté préfectoral à compter du 6 septembre. Une décision qui fait suite au décès d’un jeune homme le week-end précédent, des suites d’une overdose.
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“Suite à l’accident survenu dans la nuit du samedi 31 août et qui nous a bouleversés, la Préfecture de Police de Paris a prononcé une fermeture administrative immédiate de Dehors Brut à compter d’aujourd’hui“, a annoncé vendredi dernier la direction du lieu dans un communiqué, expliquant que tous les prochains événements à venir ont été annulés. D’après une source proche du dossier, la fermeture sera effective pour une durée de 30 jours.
Les premiers éléments de l’enquête, ouverte pour homicide involontaire et confiée à la brigade des stupéfiants, confortent l’hypothèse d’un décès par overdose, a indiqué une source judiciaire, sans préciser la nature des substances ingérées par la victime de 21 ans. “Ses amis ont parlé de quatre ecstasys qui auraient été écrasés et mis dans une bouteille qu’ils partageaient”, a raconté à l’AFP une source proche du dossier.
“Tous nos événements depuis 2011 ont toujours fait l’objet d’une attention toute particulière à assurer de façon optimale la sécurité de notre public”, ont affirmé les gestionnaires dans leur communiqué. Dehors Brut avait notamment des secouristes présents lors de ses soirées et accueillait des “actions de prévention pour lutter contre l’usage de stupéfiants”, rappellent les gérants.
“De façon générale, ces fermetures n’ont et ne régleront jamais le fond du problème”, estiment-ils, en appelant les pouvoirs publics à lancer “une campagne d’ampleur en direction des centaines de milliers de jeunes et d’usagers des établissements festifs”.
Mardi, le Collectif action nuit, composé d’experts et de professionnels de la nuit, s’était alarmé dans un communiqué de la “recrudescence de consommation de produits stupéfiants particulièrement dangereux” et notamment d’ecstasys “largement surdosés [qui] circulent ces dernières semaines en France”.
Pour Frédéric Hocquard, adjoint à la vie nocturne à la mairie de Paris, “la sanction tape à côté du problème et est disproportionnée” :
“Un jeune homme est mort et c’est très grave […] Mais le préfet se trompe et prend le problème à l’envers : sanctionner un club qui fait beaucoup de choses dans le domaine de la prévention, c’est un mauvais message. […] [L’endroit] doit être un des seuls clubs en France à avoir une antenne de la protection civile sur place.”
Reste à voir ce que dira l’enquête et si le lieu rouvrira avant la fin de sa vie éphémère.
Konbini avec AFP