Ce 7 janvier, les étudiants d’une université de droit ont reçu lors d’un partiel un sujet portant sur une citation de… Booba.
7 janvier 2014. C’est la rentrée. Vous êtes étudiant en droit à l’université Paris-Sud. Votre programme du jour ? Passer le partiel d’introduction à la gestion et aux sciences de l’organisation. Vous êtes prêts. Vous avez révisé toutes les vacances de Noël. Enfin, disons juste un après-midi. Les feuilles des sujets sont distribuées. La vôtre glisse sur votre table. Vous la prenez.
Le premier sujet est classique :
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Le deuxième vous surprend. Avant de lire l’intitulé du sujet, disposé entre guillemets, il y a un nom qui l’introduit : celui du rappeur Booba. Il est écrit :
En France, il faut donner la parole et les rênes à la jeunesse
Il y a cette volonté de s’autoproduire, de refuser d’être exploité, de sortir du circuit : c’est une véritable volonté d’entrepreneuriat. Booba s’est développé au dehors, comme une sorte de Steve Jobs à la française.
Aux États-Unis, rien de nouveau
Si les réactions au sujet ont été nombreuses, autant du côté des élèves que du corps enseignant, le professeur d’Orsay ne compte pas en rester là. Il a le regard tourné vers les États-Unis, vers ces universités qui n’hésitent pas à faire de la carrière de rappeurs des symboles de l’évolution de nos sociétés contemporraines.
En 2013, un professeur français (encore un !), Alain-Philippe Durand, avait développé dans une Université d’Arizona des cours optionnels de hip-hop. Au Los Angeles Time, il avait déclaré :
Le rap et le hip-hop en général sont devenus très populaires dans le monde entier. La principale raison, c’est parce que cela concerne n’importe quelle discipline, n’importe quel aspect de la société.
L’objectif, selon ce professeur de français, est d’aller à la croisée des chemins, entre la politique, le marketing, la mode et d’autres disciplines. Car comme il le précise, l’idée lui est venue alors qu’il s’est rendu compte, avec d’autres professeurs, que le hip-hop pouvait autant être examiné à travers des films, de la musique ou d’autres domaines.
Si l’initiative du professeur parisien innove, rien de nouveau sous le soleil des universités anglo-saxonnes : Harvard, Georgetown et plus récemment l’université de Manchester – qui décortique depuis peu les lyrics d’un groupe français comme NTM, n’ont pas attendu l’université Paris-Sud pour mélanger éducation et culture hip-hop. Espérons que d’autres initiatives de ce genre soient lancées en France.