À l’occasion de la sortie de My Beautiful Boy, retour en anecdotes sur un parcours bordé d’étoiles.
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Poignant en jeune camé dans My Beautiful Boy – le nouveau film du cinéaste belge Felix Von Groeningen (Alabama Monroe, Belgica) –, Timothée Chalamet, 23 ans, poursuit avec panache son bonhomme de chemin après sa révélation planétaire, aux côtés d’Armie Hamer, dans Call me by your name.
1. La France coule dans ses veines
Il ne vous aura pas échappé que son prénom et son nom ont une consonance très française. Et c’est normal. Le 27 décembre 1995, Timothée Hal Chalamet naît à New York d’une mère américaine – Nicole Flender, danseuse à Broadway – et d’un père Français – Marc Chalamet, correspondant à New York pendant 14 ans pour le journal Le Parisien et désormais employé à l’UNICEF.
Depuis son plus jeune âge, la nouvelle coqueluche hollywoodienne passe régulièrement ses vacances au Chambon-sur-Lignon, commune française située dans le département de la Haute-Loire, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Il y réside plus précisément dans l’ancienne maison de son grand-père paternel, Roger Chalamet, pasteur, et de sa grand-mère, Jean, d’origine canadienne. Pour la petite info, l’acteur parle la langue de Molière et reste, jusqu’à aujourd’hui, un fervent supporter de l’AS Saint-Etienne.
2. Un élève pas comme les autres
Comme Al Pacino, Liza Minnelli, Adrien Brody ou Jennifer Aniston avant lui, Timothée Chalamet est passé, en même temps qu’Ansel Elgort, par les bancs de l’emblématique lycée public LaGuardia – Fiorello H. LaGuardia High School of Music & Art and Performing Arts –, lequel réunit des élèves qui excellent dans le domaine artistique. Il est à noter que sa famille maternelle était très introduite dans le milieu du cinéma.
En 2003, il obtient son diplôme et marque, sans le savoir, les esprits grâce à un tube qui ressurgira des années plus tard, jusqu’au talk d’Ellen DeGeneres. En effet, Timothée Chalamet a signé une vidéo lors de son cursus dans laquelle il s’adonne à l’une de ses plus grandes passions : le rap. Sous le nom Lil Timmy Tim, il soigne son flow pour évoquer les maths dans “Statistics, statistics !” Et si vous voulez le faire kiffer, n’hésitez pas à passer Eminem, 50 Cent, Cardi B ou Mary J. Blige.
MS LAWTON KLARA from LaGuardia on Vimeo.
3. Interstellar l’a fait chialer (mais pour d’autres raisons)
Après des apparitions dans les séries New York, police judiciaire et Royal Pains, il obtient son véritable premier rôle notable dans la seconde saison de Homeland. Pour l’occasion, avec une coupe un peu en brosse, il se glisse sous les traits du fils du vice-président, aux côtés de Claire Danes et Damian Lewis (il sera d’ailleurs nommé, auprès de ses partenaires, pour un Screen Actors Guild Award de la meilleure distribution pour une série télévisée dramatique).
Le cinéma lui ouvre ensuite ses prestigieuses portes en 2014 avec Interstellar. Pour les besoins de cet imposant film de SF, carton au box-office mondial, Chalamet devient Tom Cooper, le fils du héros interprété par Matthew McConaughey.
Dans une interview croisée avec Emma Stone, réalisée par Variety en décembre 2018, il a confié avoir versé de grosses larmes à l’issue d’une projo hyper select, à laquelle étaient uniquement conviés Anne Hathaway, Jessica Chastain et John Lithgow. Une tristesse qui n’a rien à voir avec la fameuse scène où le héros découvre les messages vidéo de sa famille. L’objet (réel) de la déprime ? Il pensait que son rôle serait plus consistant.
4. Une cheminée, une pêche et la gloire
Il aurait pu connaître une ascension foudroyante grâce à Spider-man : Homecoming, pour lequel il a passé le casting. Si la production lui a hélas préféré Tom Holland dans la peau de l’homme-araignée, Timothée Chalamet entrera dans la lumière un an plus tard avec une douceur infinie grâce au personnage d’Elio dans Call me by your name, l’adaptation du roman éponyme d’André Aciman par Luca Guadagnino. Nommé à l’Oscar et au Golden Globes du Meilleur acteur, l’intéressé met toute l’industrie à genou par la puissance de son interprétation et les failles de son regard.
Image tirée de Call Me By Your Name
Difficile de ne pas être en empathie directe avec Elio et de ne pas se passionner pour ses amours naissantes, au cœur d’une sublime maison d’artistes en Italie. Le moment où il se masturbe à l’aide d’une pêche, en fantasmant sur son doux Olivier (Armie Hammer), a rejoint la belle galerie des scènes cultes du cinéma. Au même titre que ses larmes finales, devant une cheminée… On a hâte d’en découvrir la suite, laquelle a été actée par les principaux concernés.
5. Il a tourné le dos à Woody Allen
Inspiration pour les cinéastes indés – Hostiles de Scott Cooper, Lady Bird de Greta Gerwig –, Timothée Chalamet tape dans l’œil de Woody Allen, qui lui propose l’un des rôles principaux de A rainy day in New York, aux côtés d’Elle Fanning, Selena Gomez, Jude Law, Diego Luna et Rebecca Hall. Cette comédie dramatique, qui suit deux jeunes gens débarquant pour un week-end dans la Grosse Pomme, n’a toujours pas eu accès aux salles obscures.
Son distributeur, le studio Amazon, a en effet gelé (jusqu’à nouvel ordre ?) sa date de sortie. Pas sûr (du tout) qu’il arrive donc un jour à nous… En cause ? Le renouvellement des accusations d’agression sexuelle portées par la fille adoptive du réalisateur, Dylan Farrow. À l’instar des comédiennes Selena Gomez et Rebecca Hall, Timothée Chalamet a décidé, en pleins mouvements Time’s Up et Me Too, de désavouer Woody Allen en reversant son cachet à plusieurs associations de soutien aux victimes de viol, de harcèlement et aux personnes LGBTQ+.
6. Bientôt chez François Ozon ?
Cette année, Timothée Chalamet séduit en incarnant un jeune homme ravagé par la drogue, sous les yeux touchants et perdus de son papa, sublimé par Steve Carell (toujours génial en contre-emploi). My Beautiful Boy de Felix Von Groeningen lui permet de jouer sur ses fragilités et de déployer ce beau regard zébré de failles.
Sa façon de donner vie à David Sheff – dont le long-métrage raconte le vrai combat contre l’addiction – mérite toutes les louanges. Et si on pourrait aisément comparer sa trajectoire à celle de Leonardo DiCaprio, qui, souvenez-vous, avait marqué les esprits en junkie dans Basketball Diaries, Chalamet se dit surtout inspiré par le jeu de Joaquin Phoenix, son acteur préféré (dans The Master notamment).
Timothée Chalamet dans <em>My Beautiful Boy</em>.
Ses lendemains seront en tout cas heureux : on le verra prochainement dans The French Dispatch de Wes Anderson, Dune de Denis Villeneuve, la suite de Call me by your name, Les Quatre Filles du docteur March de Greta Gerwig et, peut-être dans un film de François Ozon. C’est en tout cas ce qu’on espère après le tweet du cinéaste français, réagissant par la positive à l’appel de phares lancé par Chalamet au JT de 20 heures de TF1, le dimanche 3 février. “François Ozon, si tu m’entends…”, disait-il. On t’entend toutes et tous.