Entre janvier et mars, ce sont jusqu’à 10 000 dauphins qui sont tués par les chalutiers chaque année sur les côtes françaises. L’ONG Sea Shepherd appelle à une prise de conscience des pouvoirs publics et des consommateurs.
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Ce sont entre 6 000 et 10 000 dauphins qui ont été tués sur la seule période de janvier à mars chaque année sur les côtes de Vendée et de Charente-Maritime chaque année. L’association de défense et de préservation de l’océan a publié une vidéo intitulée “Comment la France extermine ses dauphins”. Elle a pu récupérer une captation vidéo mettant au jour la manière dont certains dauphins trouvent la mort.
En cause : la technique de pêche au chalutier pélagique avec pêche à bœuf (filet traîné par deux chalutiers). Il s’agit de filets qui ne sont “pas suffisamment sélectifs”. Faits pour attraper le bar, ils prennent également dans leurs filets des dauphins, les blessant avant d’entraîner leur mort “par noyade”. Sea Shepherd détaille :
“Le Bob Barker, navire de Sea Shepherd, en patrouille sur le plateau de Rochebonne le week-end dernier a pu filmer, les chalutiers Jérémi Simon et Prométhée en train de remonter leur filet avec à l’intérieur deux dauphins pris au piège.
L’un des dauphins semblait déjà mort noyé mais l’autre, encore vivant émettait des sifflements de détresse que l’on peut entendre sur la vidéo.
Les deux dauphins ont été montés à bord d’un des deux navires et n’ont pas été rejetés à la mer devant notre équipage. Cette scène macabre se reproduit toutes les nuits, toute l’année le long de la côte, avec un pic entre janvier et mars.”
“Boycotter systématiquement les poissons de petite taille”
L’observatoire Pélagis, qui assemble les programmes d’observation et d’expertise sur la conservation des populations de mammifères et oiseaux marins ainsi que la gestion des bases de données associées, craint que “la mortalité infligée aux dauphins par les bateaux de pêche met[te] en péril la survie de la population à moyen terme”.
En conséquence, l’ONG de Paul Watson veut alerter sur l’urgence d’agir. Pour éviter ce qu’elle qualifie de “véritable hécatombe de dauphins”, elle a lancé une nouvelle opération, intitulée “Dolphin By Catch”. Sea Shepherd pointe du doigt l’urgence “de prendre des mesures drastiques de protection dès aujourd’hui”. Pour cela, elle propose et liste des solutions qui pourraient être mises en œuvre par le gouvernement et les consommateurs.
À l’État, elle suggère d'”interdire la pêche au chalut sur les zones de frayères du bar”, d’“empêcher concrètement la pêche de poissons juvéniles” ou encore de “désigner enfin un organisme pour recevoir les données liées”. Quant au grand public, il lui est conseillé de “boycotter les poissons issus de la pêche au chalut et s’en tenir exclusivement aux poissons pêchés à la ligne”, de “boycotter systématiquement les poissons de petite taille” mais aussi et surtout de “manger moins de poisson”.