Le ministère de la Justice a décidé de faciliter le changement de prénom pour tous, mais laisse de nombreuses zones de flou.
À voir aussi sur Konbini
S’il était Français, Benedict Cumberbatch (ou plutôt Bumbleshack Carrotstick) pourrait mettre fin aux blagues douteuses sur son nom d’un simple aller-retour à la mairie. Une circulaire publiée par le ministère de la Justice le 17 février vient préciser la loi votée en novembre sur le changement de nom, qui permet à quiconque d’aller changer son prénom en mairie sans trop de galères.
Ce texte réjouit surtout les membres de la communauté transgenre, pour lesquels le changement de prénom était jusqu’alors un véritable parcours du combattant administratif. Sur son blog, l’activiste trans’ Selene explique que ces blocages venaient jusque-là de l’Association des maires de France (AMF), dont le président François Baroin (LR) a plusieurs fois protesté contre l’application de la mesure.
Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, François Baroin se plaint de la responsabilité mise sur les épaules des agents de mairie. Pour toute réponse, la circulaire affirme que c’est à eux de juger que les demandes relèvent bien d’un “intérêt légitime”, sans vraiment préciser davantage …
Seule piste pour les guider : le prénom demandé doit être “conforme à l’apparence”. Une grosse part de subjectivité s’insère donc dans le nouveau processus de changement de prénom, chaque agent de la fonction publique ayant son propre avis sur ce qui est “légitime” ou non.
En théorie, il suffit maintenant d’aller dans sa mairie armé d’un justificatif de domicile et d’une pièce d’identité pour déclencher le changement de prénom. Pour appuyer son dossier, il faut également ramener un maximum de documents attestant qu’on utilise déjà ce nouveau prénom depuis quelque temps. Là encore, le flou règne …