Une conseillère de campagne de Donald Trump a comparé les propos dégradants du candidat républicain sur les femmes avec des paroles de “Formation” de Beyoncé. Elle n’aurait pas dû.
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Il y a beaucoup à apprendre sur les lois d’Internet. L’une d’entre elles étant : ne cherchez pas d’ennuis avec la “BeyHive” (la “ruche de Bey”, un jeu de mot avec “beehive”). Et oui, quand quelqu’un critique publiquement Beyoncé, son armée de loyaux fans risque fort de contre-attaquer.
Betsy McCaughey, l’une des conseillères de campagne de Donald Trump, l’a découvert à ses dépens, le 11 octobre, après avoir critiqué des paroles de la chanteuse, en pleine interview sur CNN à propos des remarques obscènes de Donald Trump datant de 2005.
Les raisons qui l’ont poussé à évoquer Beyoncé sont assez floues. Et si ce n’est généralement jamais une bonne idée de s’attaquer à la star, le fait qu’elle n’ait rien à voir avec le scandale en question n’arrange rien.
“‘Tout ça et une référence à Beyoncé’, concluait Don Lemon. Voici le passage avec Betsy McCaughey auquel notre présentateur faisait référence.”
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Citant des paroles de la chanson “Formation”, Betsy McCaughey a maladroitement tenté de comparer le fait qu’Hillary Clinton avait déclaré que l’album Lemonade était “génial” avec les propos phallocrates de Donald Trump :
“Hillary Clinton a qualifié d’horrifiant le langage utilisé par Donald Trump dans ce bus en 2005. Mais elle-même apprécie des paroles telles que : ‘Je suis venue pour tout défoncer. Quand il me baise bien, je traîne son cul au resto’.”
Néanmoins, comme le fait remarquer le journaliste de CNN Don Lemon, Beyoncé ne se présente pas à l’élection présidentielle et Hillary Clinton n’a pas prononcé ces mots elle-même.
Quand bien même, les paroles de “Formation” et les propos de Donald Trump sont à l’opposé sur un point en particulier : le consentement.
Le langage utilisé par Beyoncé est peut être vulgaire, mais ce qu’elle exprime dans cette chanson a trait à sa vie sexuelle épanouie et consentie, alors que le candidat républicain s’est vanté de sa technique d’approche pour laquelle le consentement paraît tout à fait secondaire :
“Tu vois, je suis automatiquement attiré par les jolies filles. Je me mets juste à les embrasser. C’est comme un aimant. Je les embrasse. Je n’attends même pas… Et quand tu es célèbre, elles te laissent faire… Tu peux tout faire… Les attraper par la chatte, tout.”
Queen B a parfaitement le droit de raconter en chanson ses parties de jambes en l’air. En revanche, personne, pas même Donald Trump, n’a le droit de toucher qui que ce soit sans consentement. C’est une règle que tout le monde devrait connaître et appliquer. Les représailles ne se sont pas fait attendre pour Betsy McCaughey, dont tous les comptes sur les réseaux sociaux ont été noyés de commentaires par les fans infatigables de Beyoncé.
“Vous croyez que les conseillers de Trump savent à quel point Beyoncé est populaire ? Et que Trump ne citait pas les paroles d’une chanson ?”
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“- Trump : j’agresse sexuellement – Beyoncé : je récompense du sexe agréable et consensuel avec des biscuits au cheddar – L’équipe de Trump : échec et mat les gauchos !”
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“C’est confirmé, la BeyHive a trouvé la page Facebook de la folle de CNN.”
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“Mise à jour : la BeyHive est aussi en train de pourrir la folle de CNN sur Twitter.”
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“L’équipe de Trump a vraiment tenté de diffamer Beyoncé aujourd’hui. Ils n’ont juste pas compris que personne ne sort gagnant de cette stratégie.”
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C’est ainsi que Betsy McCaughey a appris une leçon importante cette semaine : il est risqué de faire des comparaisons entre les propos d’un politicien et les paroles d’un artiste. Surtout quand cette artiste est Beyoncé. Pour ce qui est des paroles de “Formation”, on peut être sûr que Beyoncé ne regrette rien.
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet