Pas moins de 500 000 titres partis en fumée. Grâce à une excellente et très riche enquête du New York Times Magazine dévoilée mardi 11 juin et tristement intitulée “Le jour où la musique a brûlé”, on apprend aujourd’hui que l’incendie qui avait touché Universal Studios Hollywood en Californie le 1er juin 2008 ne concernait pas uniquement le cinéma.
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D’après les informations du New York Times, le Building 6197 – surnommé “le coffre à vidéos” – a été ravagé par les flammes. Si celui-ci abritait de nombreux films, il contenait également nombre de masters audio appartenant au groupe Universal, l’une des plus importantes compagnies de musique au monde. Un trésor culturel estimé à 150 millions de dollars par les experts, qui a été détruit en quelques minutes.
Pourtant, suite à cet incendie, les dirigeants avaient affirmé que seules les bandes vidéo et autres copies de films avaient brûlé. Universal aurait ainsi tenu à garder cette information secrète pour esquiver un nouveau tollé médiatique, et surtout éviter de s’attirer les foudres des artistes concernés.
Seulement, les journalistes américains ont mis la main sur un rapport confidentiel daté de 2009 dans lequel toutes les pertes sont référencées, expliquant qu’un “colossal héritage musical a été perdu dans les flammes”. Et si de nombreux classiques ont disparu dans le feu, beaucoup de démos inédites et jamais dévoilées ont également été perdues à jamais.
Une disparition jugée “inestimable” par plusieurs spécialistes de l’industrie musicale. Ainsi, ce sont près de cinquante ans d’histoire de la musique contemporaine qui ont été touchés. Cela va de Louis Armstrong, Ella Fitzgerald, Duke Ellington, Chuck Berry, Aretha Franklin, John Coltrane et Al Green, à 2Pac, Eminem et 50 Cent, en passant par R.E.M, Eagles, Aerosmith, Elton John, Nirvana, Soundgarden ou encore Police, pour ne citer qu’eux. Toujours d’après le New York Times, ce serait “le plus gros désastre de l’histoire de l’industrie du disque”.