Ce mercredi, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a annoncé une “sanction pécuniaire” de 3 millions d’euros à l’encontre de la chaîne C8, à la suite de la diffusion d’une séquence homophobe dans l’émission Touche pas à mon poste le 18 mai.
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Après avoir reçu près de 47 000 plaintes concernant l’émission Touche pas à mon poste (TPMP), le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a finalement décidé de sanctionner la chaîne C8 pour la séquence homophobe de son grand prime time du 18 mai. Dans un communiqué publié ce mercredi 26 juillet, le CSA a annoncé “une sanction pécuniaire” à l’encontre de la chaîne. L’annonce détaille qu’en plus de piéger des personnes ayant dévoilé une partie de leur vie privée, “l’animateur a, tout au long de cette séquence, eu recours à de nombreux clichés et attitudes stéréotypées sur les personnes homosexuelles”, ce que C8 n’aurait pas dû laisser passer :
“Le CSA a estimé qu’en diffusant cette séquence, la société C8 a gravement méconnu le principe de respect de la vie privée, ainsi que son obligation de lutter contre les discriminations.”
Dans l’émission en question, l’animateur Cyril Hanouna avait posté une annonce, via un faux profil, sur la plateforme de rencontres pour homosexuels du site Vivastreet. L’idée était de ridiculiser ceux qui y répondraient en ignorant qu’ils passeraient à l’antenne. Le ton très maniéré utilisé par l’animateur pour leur parler, ainsi qu’un appel diffusé en haut-parleur avec un certain “Mathieu”, avaient choqué beaucoup de personnes.
— Freezze (@Freezze) 18 mai 2017
Les victimes du canular, des téléspectateurs, les associations LGBT et même certains chroniqueurs de l’émission s’étaient indignés de cette séquence, avant qu’une grande partie des annonceurs ne marquent leur désapprobation vis-à-vis de ce canular homophobe en retirant leurs publicités de l’émission.
C8 devra donc payer une amende de 3 millions d’euros, après que le CSA a d’abord tenté de rappeler la chaîne à l’ordre avec “3 mises en garde et 2 mises en demeure, outre des courriers d’observation adressés à la chaîne”. Si le “dialogue” et les “avertissements” n’auront pas eu l’effet escompté, l’amende sera peut-être plus efficace.