Le 2 octobre, Theresa May, la Première ministre britannique a annoncé que le processus de sortie du Royaume-Uni de l’UE serait enclenché avant la fin du mois de mars 2017. Toutefois, la question du futur des universités britanniques après le Brexit continue à poser problème.
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Depuis l’annonce d’un calendrier de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, les Britanniques se posent beaucoup de questions sur l’avenir de leurs universités. Certains s’inquiètent d’une baisse possible des financements. Le chancelier de l’Échiquier (le ministre des finances), Philip Hammond avait toutefois promis en août :
“Les crédits demandés directement à la Commission européenne pour des projets européens seront sanctuarisés. Ils pourront se poursuivre y compris après la sortie de l’UE.”
Cependant, ce genre de déclarations ne suffisent pas à rassurer le monde de l’enseignement supérieur, à l’instar du syndicat étudiant National Union of Students :
“Les universités britanniques reçoivent une part disproportionnée des crédits de recherche européens. Le Brexit pourrait alors impliquer moins de financements pour les universités et moins d’opportunités de mobilité pour les étudiants après leur master, si nous ne sommes plus capables de participer au réseau de recherche européen.
Des États hors-UE, tels que la Norvège ou la Suisse font partie de ce réseau, donc il n’est pas impossible que ces alliances perdurent, mais certaines universités britanniques ont déjà fait état de désistements de partenaires européens du fait du Brexit.”
Les financements seront donc le nerf de la guerre pour les universités, même si pour l’heure il est dur de connaître le scénario qui s’imposera. Les députés ont donc décidé de s’intéresser au sort des universités britanniques à la suite du Brexit en lançant une enquête, le 29 septembre.
Enquête parlementaire
Le comité parlementaire chargé des questions d’éducation doit enquêter sur la façon dont l’université britannique peut rester compétitive, une fois que le pays sera sorti de l’UE. Les experts recrutés pour l’occasion ont jusqu’au 11 novembre pour donner leurs réponses au comité. Son président, le conservateur Neil Carmichael a déclaré:
“Beaucoup craignent que le Brexit n’ait un impact négatif sur notre éducation supérieure. D’aucuns s’inquiètent de notre capacité à attirer les meilleurs étudiants d’Europe afin que le rang de nos universités soit maintenu.
Notre comité a vocation à entendre les présidents d’université, les universitaires, les étudiants et autres afin d’examiner les opportunités de notre éducation supérieure après le Brexit et déterminer quelles devraient être les priorités du gouvernement pour ce secteur dans ses négociations avec l’UE.”
Le référendum a provoqué un boom des demandes d’inscription émanant d’étudiants européens cet été. Cette augmentation surprenante serait due à la crainte d’une possible augmentation des frais d’inscription. Un porte-parole de l’université de Warwick, Peter Dunn, explique que le Brexit a amené “une grande dose d’incertitude quant [au] recrutement étudiant”.
S’étendre à l’international
Certaines universités sont déjà à pied d’œuvre pour protéger leurs institutions et atténuer les effets du Brexit autant que possible. De nombreuses institutions cherchent ainsi à ouvrir des campus partout en Europe, afin de s’assurer que des étudiants venus de l’UE puissent s’y inscrire sans difficulté.
L’université du Kent a d’ores et déjà un centre à Bruxelles, de même que des filiales à Paris, Athènes et Rome. D’autres universités britanniques cherchent désormais à ouvrir des succursales de l’autre côté de la Manche, pour maintenir leurs crédits européens et pouvoir recruter du personnel et des étudiants venus de l’Union européenne.