Brexit : des universités anglaises seraient tentées par une expatriation en France

Brexit : des universités anglaises seraient tentées par une expatriation en France

À l’aube du Brexit, l’Essec tente d’attirer de prestigieuses facs anglaises en France en leur proposant d’ouvrir des campus satellites. Oxford a refusé.

À voir aussi sur Konbini

Et si le Brexit provoquait une expatriation… des universités britanniques, vers la France qui plus est ? Alors que les modalités du divorce entre le Royaume-Uni et l’Union européenne ne sont toujours pas véritablement fixées, le consortium Paris Seine – qui regroupe entre autres l’université de Cergy-Pontoise et sa voisine de l’Essec, école de commerce à la respectabilité aussi élevée que ses frais de scolarité annuels – vient de proposer à de grandes écoles britanniques de venir se réfugier sur son nouveau campus international, avec l’idée de faire fructifier un “partenariat scientifique et académique”. De là à voir apparaître Oxford-sur-Oise ou Cambridge-sur-Seine ? Pas si utopique.

Car comme le rappelle Le Monde, la question de l’impact du Brexit sur les subventions de la recherche scientifique a été immédiatement prise au sérieux par le monde universitaire outre-Manche, d’autant que le pays en était jusque-là le deuxième plus gros bénéficiaire. Pour les universités, la sortie de l’Union est donc potentiellement dévastatrice, raison pour laquelle la grande majorité d’entre elles ont mis sur pied des groupes de travail pour renforcer leurs relations avec d’autres instituts universitaires européens.

Les dossiers dévoilés en juillet

Du côté du consortium Paris-Seine, c’est le président de l’Essec, Jean-Michel Blanquer, qui a discuté avec l’université d’Oxford le 17 février dernier. Une initiative très concrète qui n’a pas manqué de générer des spéculations autour d’un potentiel déménagement de l’institution anglaise en banlieue parisienne, d’aucuns comme le Telegraph avançant même la date de début des travaux à 2018. Il n’en est rien : le 20 février, l’université a démenti sur Twitter, tout en admettant avoir reçu “des propositions concrètes et utiles de collègues européens depuis le vote du Brexit”.

Pour le directeur de l’Essec, interviewé par Le Monde, rien n’est cependant définitif. L’appel à manifestation d’intérêt lancé par le consortium Paris-Seine se termine en juillet, date à laquelle seront dévoilés les noms des universités retenues pour s’installer sur le campus. Pour ces universités, une expatriation en France aurait tout de l’aubaine : elles garderaient les subventions européennes qu’elles seraient ensuite libres d’utiliser dans le budget global de l’établissement, continuer d’embaucher des cerveaux européens et garder ses plus brillants étrangers européens dans son personnel de recherche en les envoyant dans des locaux ultra-modernes en France. De quoi faire réfléchir Oxford ? En plus de 800 ans d’existence, l’université en a sûrement vu d’autres.