Le bonheur est dans le pré
Application du principe de la neutralité carbone, absence d’exploitation d’énergie fossile ou aucun recours au nucléaire : le Bhoutan tire son plus gros potentiel de l’énergie hydraulique alimentée par les rivières. L’air que l’on y respire est, parait-il, le plus pur au monde – 5% plus que la norme européenne.
Au Bhoutan, 90% des habitants possèdent des terres à 99% bio. Le ministre de l’Agriculture bhoutanais, Pema Gyamtsho, lui-même fermier comme la plupart des membres de son cabinet, défend cette “valeur”.
Lors d’une allocution au Sommet sur le développement durable de New Delhi en 2013, il avait affirmé :
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Notre terrain est montagneux. Lorsque nous utilisons des produits chimiques, ils ruissèlent et contaminent l’eau et les plantes. Nous avons besoin de prendre en compte l’ensemble de l’environnement. La plupart de nos pratiques sont issues de l’agriculture traditionnelle, nous sommes donc déjà majoritairement biologiques de toutes façons.
Une décision qui est aussi, selon ses dires, largement philosophique :
Nous sommes Bouddhistes et nous croyons en la possibilité de vivre en harmonie avec la nature. Les animaux ont le droit de vivre, nous aimons voir les plantes heureuses et les insectes heureux.
Une stratégie évolutive engagée depuis 2011, sur la même voie que d’autres mesures phares : les autorités ont imposé le “jeudi piéton” qui interdit les voitures en ville. Les fast-foods et le tabac sont également interdits et l’alcool est fortement taxé. Enfin, le tourisme de masse, jugé destructeur, est très contrôlé. D’ailleurs pour ceux qui souhaiteraient respirer l’air bhoutanais, les tarifs fixés par le Gouvernement Royal du Bhoutan s’élèvent en moyenne à… 200 dollars par jour et par personne. Le bio, ça a un prix.
Article écrit par Jeanne Pouget