Une voix suave tout en soupirs, un vieux pull noir à col roulé et une cigarette allumée qui lui colle au bec. C’est l’image inaltérable que nous laisse Beth Gibbons depuis Dummy, l’incandescent premier album de Portishead sorti en 1994. À l’époque, ces cousins de Massive Attack et Tricky, catalogués dans ce grand mouvement un peu fourre-tout qu’on nomme trip-hop (fournisseur officiel de tapis sonores pour les reportages de M6) est alors loin du heavy metal plombé de Black Sabbath.
Pourtant, c’est bien la chanteuse à la voix la plus sexy à l’Ouest de Brick Lane qui prête son timbre chaleureux à la reprise de la chanson “Black Sabbath”. Transformée en “Black Sabbeth” (rires), l’indémodable morceau est interprété du reste par les riffs hantés de Gonga, trio doom instrumental de Bristol au son plus dévastateur qu’un assaut de chars russes dans la steppe ukrainienne. La preuve sur leur bandcamp.
Le fruit de cette collaboration avec Beth Gibbons se déguste en vidéo ci-dessous.
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Un riff fondateur
Il faut avoir à l’esprit que le titre “Black Sabbath” est considéré par beaucoup comme la première pierre du heavy metal : c’est par ce titre indémodable que le groupe du même nom, mené par les râles hallucinés d’Ozzy Osbourne, attaquait son tout premier album, sorti en… 1970. Il y a 44 ans, hein.
Pour l’heure, les gémissements de supplice de la chanteuse font écho aux nôtres : ils rappellent que Portishead, justement, ne nous a pas honoré d’une quelconque nouvelle offrande depuis la sortie du superbe Third en 2008. On ne sait jamais, peut-être nous en fera-t-il la grâce lors de son concert à Rock En Seine, cet été. Pour l’heure, abandonnez-vous tout entier à cette reprise, Satan l’ordonne.