“House of One” (ou “Maison de L’un”) est un lieu de culte qui entend réunir musulmans, chrétiens et juifs dans la capitale allemande.
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Accueillir les fidèles des trois religions sous un seul et même toit, c’est le principe d’un projet colossal mené à Berlin. En réalité, cette initiative n’a rien de nouveau puisque nous vous en parlions déjà en 2014. À l’époque, nous évoquions les difficultés financières auxquelles était confronté ce projet de lieu de culte inter-religieux. Pour palier à cela, une campagne de financement participatif avait été mise en place. Mais la cagnotte ne se remplissait que timidement.
Si “House of One” revient aujourd’hui sur le devant de l’actualité, c’est parce qu’un nouveau cap a été franchi pour son financement. En effet, la collecte de fonds a dépassé la somme d’un million d’euros grâce à plus de 1700 donateurs. L’idée est que chaque contributeur peut acheter des briques – vendues à 10 euros l’unité – qui serviront ensuite à la construction de l’édifice.
Même si nous sommes encore bien loin des 43 millions d’euros nécessaires à la réalisation totale du lieu multi-culturel, ce million d’euros représente une somme rondelette, qui pourrait à l’avenir convaincre les pouvoirs publics à donner un coup de boost au projet.
Un espace trois en un fondé sur l’échange
“House of One” est une initiative de trois dignitaires allemands, tous de confession différente. Il s’agit du rabbin Tovia Ben Chorin, de l’imam Kadir Sanci et du pasteur Gregor Hohberg. Tous trois entendent ainsi réunir sous un seul et même toit trois lieux de cultes différents.
Le bâtiment aurait une entrée commune à tous les croyants et donnerait accès à une salle ouverte à tous, tandis que des escaliers mèneraient à trois salles de prières propres à chacune des religions représentées. Les salles de prières seront de tailles égales mais de formes différentes.
À Berlin, édifier un lieu de culte commun aux trois religions monothéistes n’est pas une utopie. La ville s’est en effet construite sur le mélange culturel. C’est sans conteste ce qui explique la volonté des initiateurs du projet, à savoir : favoriser l’échange et le partage entre les diverses communautés. Au rabbin Tovia Ben Chorin d’ajouter :
En fait, ce lieu dont l’histoire comporte des pages sombres, peut être un lieu de paix potentielle.
En atteste la charte de l’établissement qui met en avant les principes suivants : la non-violence, la solidarité, le respect et le fait de vivre avec intégrité et égalité.
Par les temps qui courent, cette belle initiative a tout intérêt à être relayée dans les médias ; cela peut bien entendu contribuer à l’avancée de la campagne de financement participatif. D’ailleurs, celles et ceux désireux d’apporter leur pierre à l’édifice ont rendez-vous ici. Il s’agirait d’un joli pied de nez à ceux qui voudraient nous faire croire en l’omniprésence des tensions communautaires. Affaire à suivre.