Depuis vendredi 13 octobre, les témoignages d’internautes victimes de harcèlement ou d’agressions sexuels se multiplient, regroupés sous la mention #balancetonporc.
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Un red chef, grande radio, petit couloir, m'attrapant par la gorge : "un jour, je vais te baiser, que tu le veuilles ou non" #balancetonporc
— Giulia Foïs (@Giulia_Fois_) 14 octobre 2017
Les suites de l’affaire Weinstein sont monstrueuses, gigantesques. Dans la foulée de cette affaire de harcèlement sexuel retentissante dans les coulisses d’Hollywood, les femmes du monde entier témoignent sur Twitter. Au Canada avec le hashtag #MyHarveyWeinstein, aux États-Unis sous la mention #MeToo, en Italie avec le hastag #quellavoltache. Depuis vendredi 13 octobre en France les victimes écrivent #balancetonporc en marge de leurs témoignages.
#balancetonporc !! toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlent sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends
— Sandra Muller (@LettreAudio) 13 octobre 2017
Imaginé par la journaliste Sandra Muller, ce hashtag volontairement provocateur a généré des milliers et des milliers de déclarations sur le réseau social, et alimenté de nombreux débat. “#balancetonporc !! toi aussi raconte en donnant le nom et les détails d’un harcèlement sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends.” Invités à partager leurs expériences, de nombreux internautes se sont emparés de la mention pour raconter plutôt que dénoncer. 48 heures plus tard les témoignages continuent d’affluer.
Un mec au volant, j'avais 6 ans, qui me dit de monter. "Mais tu me reconnais pas? je connais ton père!" J'ai pas de père... #balancetonporc
— Ayako Ishijima (@ayako_ishijima) 15 octobre 2017
#balancetonporc Réfléchir à la tenue la plus neutre pour aller travailler pour se protéger des remarques et gestes deplacés
— Annie Besson (@ACOBES) 16 octobre 2017
15 ans 1ère sortie en boîte de nuit. Agressée violemment, sauvée in extremis par un h qui me dit q ça mérite bien 1 baiser #balancetonporc
— NathalieMarchak (@MarchakOff) 15 octobre 2017
“Une grosse faille dans le système judiciaire”
Parmi les témoignages on trouve une grande majorité de femmes, même si évidemment les hommes aussi peuvent être concernés. Certains ont d’ailleurs pris la parole pour exprimer leur soutien ou raconter des cas de harcèlement dont ils ont été témoins ou victimes. Pour d’autres le retentissement de ce hashtag révèle une faille du système judiciaire.
Svp les filles, je vous soutiens à 1000% mais n'excluez pas les garçons : nous sommes aussi victimes de harcèlement sexuel. #BalanceTonPorc
— TOM CONNAN (@TomConnan) 15 octobre 2017
Les mecs qui s'offusquent de #balanceTonPorc, ce n'est pas les hommes qu'il vise, juste les porcs. Si tu te sens visé pose toi des questions
— #JeSuisFatigué (@assblagues) 15 octobre 2017
Si les victimes choisissent twitter à la plainte, c'est qu'il y a quand même une grosse faille dans le système judiciaire #balancetonporc
— Banquignol (@banquignol) 15 octobre 2017
Le théâtre du harcèlement sexuel c’est bien souvent le lieu de travail et tous les secteurs sont touchés : du monde des médias jusqu’à la sphère politique. Ainsi la députée La République en marche Aurore Bergé n’a pas hésité à témoigner sur son compte Twitter, tout comme Aude Rossigneux, rédactrice en chef de Le Média, qui rapporte avoir été harcelée par un ancien ministre, ou Giulia Foïs journaliste à Radio France.
Le député RPR (devenu ensuite ministre de Sarko) qui te tel en pleine nuit pour te faire des propositions salaces #BalanceTonPorc
— Aude Rossigneux (@ARossigneux) 15 octobre 2017
Patron d'agence de com.
— Aurore Bergé (@auroreberge) 14 octobre 2017
En déplacement.
Change les billets d'avion pour mieux me coller, m'appelle la nuit dans ma chambre. #balancetonporc
Un red chef, grande radio, petit couloir, m'attrapant par la gorge : "un jour, je vais te baiser, que tu le veuilles ou non" #balancetonporc
— Giulia Foïs (@Giulia_Fois_) 14 octobre 2017
Interrogée par CNEWS Matin lundi, la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a salué cette initiative tout en rappelant que “Twitter n’est pas un tribunal, ça ne remplace pas un dépôt de plainte”.