Des avortements clandestins pour pallier l’interdiction
Afin de limiter tout risque, l’association Women on Waves, en collaboration avec l’organisation berlinoise Ciosia Basia, transmettra des kits d’avortement approuvés par l’Organisation Mondiale de la Santé. Les médicaments, partant de Francfort, en Allemagne, pour arriver à Slubice, en Pologne, seront recueillis par des groupes d’activistes qui se chargeront de les transmettre aux femmes qui en expriment le besoin.
Une opération illégale qui apparaît cependant nécessaire puisque l’avortement clandestin — et les risques qu’il comporte — reste encore largement plus pratiqué que l’avortement légal dans le pays. Quand les autorisations d’avortement n’excèdent pas quelques centaines par an, les interruptions de grossesse clandestines concerneraient selon l’association Federa plus de 100 000 femmes chaque année.
La Pologne n’est cependant pas le seul pays de l’Union Européenne dans lequel l’avortement suscite encore un débat très houleux. L’Irlande, de tradition catholique aussi, est encore au centre de l’attention internationale. Et pour cause, le pays n’a de cesse de défrayer la chronique à cause de son opposition ferme à l’acte médical. Si la loi a été modifiée en 2013, autorisant cette pratique en cas de danger pour la mère, elle reste encore très précaire. L’inceste, le viol ou la maladie n’ouvrent pas encore le droit à l’avortement. Ainsi, en août dernier, une femme a encore été forcée à accoucher d’un enfant résultant d’un viol.
L’action de Women on Waves, bien que dévoilée quelques temps avant sa mise en exécution, reste encore très secrète. Pour des raisons évidentes, l’association refuse de communiquer sur le lieu exact d’atterrissage de l’appareil avant vendredi soir.
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