Conçu sur le modèle d’Amsterdam, un quartier de Leeds permet désormais aux prostitués de travailler en toute sécurité.
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Décrite comme la plus vieille profession du monde, la prostitution est toujours sous-représentée et marginalisée. Les travailleurs du sexe ont encore beaucoup de droits à acquérir, surtout au Royaume-Uni.
Cependant, la ville de Leeds a fait un pas en avant en inaugurant le tout premier “quartier rouge”, permanent et tout à fait légal. Sur le modèle d’Amsterdam, où les travailleurs du sexe peuvent exercer leur profession dans la rue sans risquer d’être arrêtés, une zone délimitée a été mise en place pour améliorer leurs conditions de travail.
Selon le conseil de la ville de Leeds, les travailleurs du sexe peuvent exercer en toute tranquillité leur profession dans ce quartier entre 19 heures et 7 heures du matin. Le but est d’améliorer leur sécurité car ils pourront plus facilement dénoncer un crime ou un abus à la police.
Une initiative controversée
Cette avancée arrive trois semaines après le meurtre brutal d’une prostituée dans le quartier de Holbeck, à Leeds, où les autorités locales tentent de lutter contre la corruption dans cette industrie.
Toutefois, cette initiative ne réjouit pas tout le monde. Certains commerçants et résidents de la ville dénoncent la “légalisation d’un crime” et se disent “horrifiés”, comme le rapporte le Daily Mail.
Mais que vous soyez pour ou contre la prostitution, admettez que les travailleurs du sexe devraient avoir le droit d’exercer leur profession en toute sécurité et dans des environnements protégés, comme tout travailleur. Et si cela implique la mise en place d’un petit quartier rouge, alors nous devrions soutenir le conseil de la ville de Leeds.
“Elle ne disparaîtra jamais, c’est la plus vieille profession du monde”
Charlotte Rose, prostituée et thérapeute, se bat pour légaliser les bordels depuis des années, en plus de demander des vrais droits pour les travailleurs du sexe au Royaume-Uni. Elle nous avait expliqué, pour un précédent article, que la dépénalisation était vitale :
“Elle ne disparaîtra jamais, c’est la plus vieille profession du monde. Nous avons besoin de la rendre plus sûre pour les travailleurs, apporter plus de soutien à ceux qui veulent en sortir et laisser tranquille ceux qui veulent travailler seuls.”
Pour sa défense, le conseil admet que ce quartier rouge n’est pas un “remède universel”, mais qu’il permettra d’améliorer les relations au sein de la communauté des prostitués et la sécurité des travailleurs du sexe.
D’autres villes, au Royaume-Uni et ailleurs, oseront-elles suivre cet exemple ?
Traduit de l’anglais par Hélaine Lefrançois.
