Sujet à polémique en France, le hijab est désormais accepté dans la police fédérale canadienne pour les agentes qui souhaitent le porter.
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Mardi 16 août, alors qu’elle se trouvait en famille sur une plage de Cannes, une femme a écopé d’une contravention pour “non-respect des bonnes mœurs et de la laïcité”. Le motif ? Un simple hijab sur la tête, soit le voile islamique couvrant ses cheveux – pas de burkini à l’horizon. Le récit de cette interpellation, paru une semaine plus tard dans L’Obs, décrit des passants galvanisés prenant parti contre elle, aux cris de “Rentrez chez vous !” ou encore “Ici on est catholiques !”. Ce petit morceau de tissu déchaîne tant les passions en France que, vue d’ailleurs, la situation doit prêter à rire.
Le même jour, La Presse apprend que la gendarmerie royale canadienne (GRC) autorise à ses agents femmes le port du hijab depuis janvier 2016. Dans une note à l’intention du ministère de la Sécurité publique que le quotidien québécois a pu se procurer, le commissaire de la GRC, Bob Paulson, estime que permettre le port du voile islamique a au moins deux effets bénéfiques : mieux refléter la diversité culturelle du Canada ; inciter davantage de femmes de confession musulmane à embrasser une carrière dans la police.
Le hijab “ne réduit en rien l’efficacité”
Après avoir testé trois sortes de voile, la GRC en a sélectionné un qui est à la fois fonctionnel et ne représente aucun risque pour la policière qui s’en couvre. “Les tests ont démontré que le hijab ne réduit en rien l’efficacité d’une agente dans l’exercice de ses fonctions”, commente Bob Paulson dans sa note. Interrogé par l’AFP, un porte-parole du corps de police fédérale confirme l’information, mais n’est pas en mesure d’indiquer si des femmes portent déjà le voile islamique dans la GRC.
Les membres de la GRC de confession sikhe qui le souhaitent sont autorisés à porter le turban, et ce depuis 1990. Ailleurs dans le monde, on peut porter l’uniforme et le hijab. C’est le cas notamment au Royaume-Uni, en Suède, en Norvège ou dans certains États américains. Bob Paulson ajoute que les forces armées canadiennes permettent à leurs soldates musulmanes de s’en parer elles aussi.