Ashley Graham intègre le top 10 des mannequins les mieux payées au monde, un nouvel espoir pour l’industrie de la mode.
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La semaine dernière, le magazine Forbes dévoilait son classement annuel des 10 mannequins les mieux payées au monde. Parmi elles, on retrouvait Kendall Jenner tout en haut du podium loin devant Gisele Bündchen et Chrissy Teigen.
Si le trio gagnant n’est pas vraiment surprenant, ce qui est notable, c’est la dixième position attribuée à Ashley Graham, la top-modèle “grande taille” qui est en train de renverser les standards de beauté dans le mannequinat, en étant la première femme “plus-size” à intégrer ce classement.
Effectivement, si nous remarquons que la sphère mode tend à se diversifier de plus en plus – malgré le manque cruel de diversité ethnique dans ledit classement – la position d’Ashley Graham n’est pas anodine et pourrait bel et bien annoncer l’arrivée d’une nouvelle ère.
Avec ses 5,7 millions d’abonnés et ses 5,5 millions de dollars par an, Ashley Graham vient prouver qu’être mannequin aujourd’hui, c’est plus que de faire une taille 32.
Une nouvelle ère pour le mannequinat ?
En effet, comme ses consœurs, cette année, la top-modèle américaine a elle aussi dégoté des contrats prestigieux avec des marques, fait la une de magazines tels que Vogue US et Vogue UK, défilé pendant les Fashion Weeks.
La Fashion Week de New York battait les records en faisant défiler 26 mannequins considérées comme “grande taille”. En ce qui concerne les défilés des créateurs déjà reconnus de cette semaine de la mode, seule Ashley Graham, dans les mannequins “plus size”, apparaissait dans le show de Michael Kors.
C’est donc peut-être le début d’une nouvelle ère pour le mannequinat. Non seulement Instagram semble dicter la popularité des top-modèles d’aujourd’hui, mais les canons et les normes de la mode sont eux aussi en train de changer, doucement mais sûrement.
En témoigne l’initiative du pureplayer Asos qui décide d’arrêter de gommer les vergetures de ses mannequins, ainsi que l’accord passé entre Kering et LVMH, qui s’engagent à ne plus recruter des mannequins trop maigres et trop jeunes.
Quand Instagram permet de bouleverser les standards dans la mode
Si l’industrie de la mode “grande taille” ne cesse de prospérer avec un chiffre d’affaires total s’élevant à plus de 20 milliards de dollars, l’Europe reste encore frileuse en comparaison des Américains, tel que le souligne The Guardian.
Par ailleurs, la puissance que détient Instagram sur cette industrie permet de renverser les codes de beauté et fait de toutes ces “Insta Girls” les femmes les plus influentes du monde de la mode. Ashley Graham venait d’ailleurs préciser l’année dernière auprès de Forbes :
“J’ai un corps que la femme américaine de taille moyenne a. Et je l’utilise afin que les autres femmes sachent qu’elles sont toutes aussi belles.”
Rares sont les mannequins qui utilisent leur popularité sur Instagram pour faire passer des messages aussi puissants (et nécessaires) afin de faire avancer les choses. En cela, Ashley Graham se démarque de ses consœurs en utilisant ledit réseau social telle une conversation avec ses followers en les invitant à faire bouger les standards de la mode.
Une industrie de la mode qui tend à refléter notre société contemporaine
Si les codes sont peu à peu en train d’être bouleversés, le chemin est encore long pour arriver à faire de la mode une industrie qui reflète notre société.
La prochaine étape est d’arriver à un point où nous arrêterons de catégoriser, en soulignant constamment les formes dites “atypiques” pour la mode. Il serait aussi bien d’arrêter cette “européanisation” de la beauté, si peu révélatrice de notre société contemporaine qui fait de la diversité sa plus grande richesse.
En espérant que l’emblématique classement annuel continuera dans ce sens, et permettra une plus large diversité dans la mode.