Anton Corbijn va réaliser un clip pour Arcade Fire. Une bonne occasion pour revenir sur le parcours de ce réalisateur à l’oeil photographique aguerri qui a marqué l’histoire du clip depuis les années 80.
À voir aussi sur Konbini
On sait enfin ce qui se passera le 9 septembre à 9h pour Arcade Fire : le groupe dévoilera le premier extrait de son nouveau disque, Reflektor, dont la campagne de communication s’articulait autour de mystérieux messages – on vous en parlait ici. Intitulé “Reflektor”, le premier single se paye le luxe d’avoir été tourné par Anton Corbijn, photographe et réalisateur de renom, responsable de nombre des meilleurs clips de notre chère musique actuelle.
Anton Corbijn est photographe pour les revues Oor et NME dès la fin des années 1970. Bowie, U2, Joy Division et d’autres grands noms de la scène anglaise de l’époque se laissent tirer le portrait par ce maître des contrastes, habile artisan d’un noir et blanc qu’il traite comme personne. Dès 1984, il commence à réaliser des clips vidéo pour certains artistes.
Parmi eux : Art Of Noise, artisans des prémisses de la musique électronique à la croisée entre Kraftwerk et hip hop. Atmosphère urbaine londonienne pour le clip de “Beat Box”.
[iframe width=”620″ height=”349″ src=”http://prod-3.konbini.com/embed/culture-fr-art-of-noise-beat-box” frameborder=”0″ allowfullscreen> ]
Art Of Noise – Beat Box
Vite très courtisé, Corbijn se retrouve à travailler pour Depeche Mode, chouchous des charts à l’époque, dès 1986. Il est le réalisateur de leur clip “A Question Of Time”, accordant son noir et blanc chatoyant à l’esthétique sombre et romantique du groupe. La preuve que cela fonctionne à merveille : la collaboration entre les deux artistes sera prolifique et fructueuse puisqu’il réalisera nombreux de leurs clips.
[iframe width=”620″ height=”349″ src=”http://prod-3.konbini.com/embed/culture-fr-depeche-mode-a-question-of-time-remastered-video” frameborder=”0″ allowfullscreen> ]
Depeche Mode – A Question Of Time
Attention : chef d’oeuvre. En 1988, Anton Corbijn est choisi par les survivants de Joy Division pour réaliser la vidéo de la chanson “Atmosphere”. Morceau initialement sorti un mois avant le décès tragique de Ian Curtis (en mai 1980). Pour accompagner la sortie de la compilation Substance. Anton Corbijn réalise un clip pétri d’occultisme et de symbolisme, toujours dans ce noir et blanc si aérien que l’on aimerait parfois voir le monde perdre ses couleurs.
On vous rappelle au passage qu’Anton Corbijn est le réalisateur de Control, le brillant biopic sur Ian Curtis et Joy Division. Si vous n’avez pas encore vu ce chef d’oeuvre, votre vie ne vaut pas la peine d’être vécue. Voilà.
[iframe width=”620″ height=”349″ src=”http://prod-3.konbini.com/embed/culture-fr-joy-division-atmosphere-video” frameborder=”0″ allowfullscreen> ]
Joy Division – Atmosphere
Joy Division, Depeche Mode, Front 242, Joni Mitchell, Echo & The Bunnymen et tant d’autres ont fait confiance au réalisateur. À l’orée des années 90, c’est un autre groupe d’envergure qui confie la tache d’une vidéo pour sa chanson : U2. En plus ça tombe bien : Bono et sa bande ont une chanson qui, ils en sont certains, fera pleurer dans les chaumières. Le clip de “One” est réalisé en 1992 et si aujourd’hui son esthétique a vieilli, il faut se rappeler que deux ans avant encore, on était dans les années 80. Soit la préhistoire du clip vidéo, hein.
[iframe width=”620″ height=”349″ src=”http://prod-3.konbini.com/embed/culture-fr-u2-one-anton-corbjin-version” frameborder=”0″ allowfullscreen> ]
U2 – One
Un an plus tard, c’est un autre groupe majeur de la scène rock international qui sollicite les services du photographe-réalisateur : Nirvana. Le trio, asphyxié par son succès, joue alors à ce moment-là ses derniers instants. Le résultat de cette détresse : un clip ésotérique et tortureux qui aura marqué nos aînés. La suite de l’histoire de ce petit groupe d’Aberdeen, vous la connaissez…
[iframe width=”620″ height=”349″ src=”http://prod-3.konbini.com/embed/culture-fr-nirvana-heart-shaped-box” frameborder=”0″ allowfullscreen> ]
Nirvana – Heart-Shaped Box
Le monde entier s’arrache alors Anton Corbijn. Et on ne peut pas lui donner tort. Mais comment la rencontre entre Johnny Cash et le photographe aurait-elle pu ne jamais avoir lieu ? Leur goût pour le minimalisme et l’oppressante force du minimum d’éléments – que ce soit en musique ou en vidéo – se confrontent lors du tournage sublimement vintage du clip de “Delia’s Gone” en 1994. Un délice de noirceur pour les yeux et pour les oreilles.
[iframe width=”620″ height=”349″ src=”http://prod-3.konbini.com/embed/culture-fr-delia-s-gone-johnny-cash” frameborder=”0″ allowfullscreen> ]
Johnny Cash – Delia’s Gone
Grand écart musical – le Monsieur en est friand – lorsqu’un autre citoyen des États-Unis d’Amérique lui confie la tache de tourner un clip. Cet homme, ce n’est pas n’importe qui. C’est Henry Rollins. Et on ne refuse rien à Henry Rollins. Rien.
[iframe width=”620″ height=”349″ src=”https://prod-3.konbini.com/embed/culture-fr-liar” frameborder=”0″ allowfullscreen> ]
Henry Rollins Band – Liar
Vous pourrez demander à votre grand-frère ou à votre grande soeur, le groupe qui cartonnait à l’époque, et ce depuis le carton Blood, Sugar, Sex, Magick, c’est Red Hot Chili Peppers. Si aujourd’hui RHCP est devenu ce quartet un peu mou au talent parfois discutable, ils régnaient sans partage sur la fusion du début des années 90.
Mais cela n’empêchait pas Anthony Kiedis et sa meute d’offrir parfois de belles balades comme la charnelle “My Friends”, immortalisée dans un écrin à sa mesure par Anton Corbijn.
[iframe width=”620″ height=”349″ src=”http://prod-3.konbini.com/embed/culture-fr-red-hot-chili-peppers-my-friends-official-music-video” frameborder=”0″ allowfullscreen> ]
Red Hot Chili Peppers – My Friends
En 2001, il n’y a pas grand-monde pour s’extasier sur le rock vaguement screamo de At The Drive-In. C’est d’ailleurs bien dommage. Plus tard, les deux cerveaux du groupe iront former une formation souvent décrite comme le Led Zeppelin de nos années 2000 : The Mars Volta. Anton Corbijn avait alors réalisé un clip pour la somptueuse “Invalid Litter Dept.” de leur ancien groupe. Avec le recul, il est certain qu’il a eu du flair. C’est aussi ça, le talent.
[iframe width=”620″ height=”349″ src=”http://prod-3.konbini.com/embed/culture-fr-at-the-drive-in-invalid-litter-dept” frameborder=”0″ allowfullscreen> ]
At The Drive-In – Invalid Letter Dept.
Le maître du clip est aussi l’homme derrière certains clips de Coldplay. Parmi eux, “Talk” en 2005, à l’époque où le groupe jouait encore une brit pop aérienne et éthérée. La vidéo joue sur une trame narrative humoristique et mélancolique dans laquelle la formation s’amuse avec des lampes – qu’ils ne quitteront plus puisqu’elles les accompagnent sur scène lors de leurs shows -, sur fond de science-fiction en carton-pâte. Et devinez quoi ? la vidéo est en noir et blanc…
[iframe width=”620″ height=”349″ src=”https://prod-3.konbini.com/embed/culture-fr-coldplay-talk” frameborder=”0″ allowfullscreen> ]