La compagnie aérienne chinoise Air China a annoncé vendredi 6 janvier qu’elle arrêtait définitivement le transport d’ailerons de requin sur toutes ses lignes. Une première dans le pays.
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Décidément, la Chine fait des efforts en 2017. Après que l’État a annoncé vouloir taxer les usines pollueuses et interdire le commerce de l’ivoire, c’est au tour de la compagnie aérienne Air China de s’engager à ne plus participer au commerce d’ailerons de requins :
“Nous sommes l’une des premières compagnies en Chine a avoir pris conscience de la non-durabilité du commerce mondial de requins. Nous entendons le désir qu’a la société civile de promouvoir des pratiques marines responsables et durables, et cela fait écho aux objectifs de développement durable de la compagnie Air China Cargo” a déclaré un porte-parole d’Air China dans des propos rapportés par le journal local South China Morning Post.
Air China, qui ne précise pas à quelle date exactement cette décision prendra effet, devient la première compagnie aérienne du pays à prendre ses distances avec le commerce mondial de requins. Elle rejoint ainsi la liste des 36 compagnies à travers le monde qui ont décidé de ne plus en faire partie comme Singapor Airlines, British Airways, American Airlines ou encore Emirates.
73 millions de requins tués chaque année pour leurs ailerons
La décision d’Air China est applaudie par les défenseurs de l’environnement. Et pour cause : chaque année, 73 millions de requins sont abattus dans le monde uniquement pour leurs ailerons (sur 100 millions de requins abattus au total), dont la majorité est à destination de la Chine qui en est le principal consommateur. En effet, la soupe d’ailerons de requins est un mets traditionnel très apprécié dans la culture chinoise pour ses prétendues vertus thérapeutiques.
Cette consommation massive est la principale cause du déclin mondial des requins car elle implique la technique de pêche dite du “finning“. Celle-ci consiste à capturer des requins pour couper leurs ailerons et leur nageoire caudale puis à les rejeter mutilés et agonisants à la mer. Mais les mentalités commencent à changer puisque, comme le rappelle le Huffington Post, le gouvernement chinois avait annoncé en 2012 qu’il retirait le plat de ses dîners officiels et en 2014, plusieurs grands hôtels du pays s’étaient engagés à ne plus le mettre au menu.
Les environnementalistes se réjouissent donc de cette initiative de la compagnie Air China. Néanmoins, la route est encore longue avant que la pêche au requin soit interdite. Les associations pressent désormais les autres compagnies aériennes chinoises (mais aussi internationales) de ne plus s’impliquer dans le commerce du requin.