Je quitte Instagram, YouTube et Tumblr. Sans m’en rendre compte, j’ai passé une grande partie de mon adolescence dépendante aux réseaux sociaux, au regard des autres, à mon apparence physique. De façon non intentionnelle, j’ai trompé les gens. Appelez-ça comme vous voulez, manipulation, mensonge […]. Il faut qu’on change les choses.
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2 000 photos supprimées, des légendes modifiées
Essena O’Neill, qui était régulièrement payée pour faire la promotion de marques sans forcément le mentionner, a supprimé 2 000 photos de son compte. D’après l’adolescente, elle faisait partie d’un “système basé sur l’approbation sociale, les likes, le nombre de vues”. Pour souligner l’envers du décor, elle a modifié les légendes d’images restantes, mettant en perspective le contexte dans lequel ces photos ont été prises.
Ici par exemple, elle écrit :
Encore une photo qui avait pour seul but de promouvoir mon corps de jeune fille de 16 ans. Toute mon identité se résumait à ça. C’était tellement étriqué, ça me rendait si malheureuse.
Essena O’Neill, dans une des rares photos qui restent visibles sur son compte Instagram
Là, elle décrit :
J’avais de l’acné, il y a beaucoup de maquillage. Je souriais pour paraître plus jolie.
Essena O’Neill, dans une des rares photos qui restent visibles sur son compte Instagram
Plus bas, on tombe sur ce commentaire en forme de prise de recul :
Oh Essena-âgée-de-15-ans, j’ai tellement envie de te prendre dans mes bras et de te montrer à quel point tu as perdu ton temps à être focalisée sur ton apparence, sur les réseaux sociaux et sur ce que les autre pensaient de toi. Tu aurais pu continuer à écrire, ou à faire quelque chose que tu aimes vraiment. Mais rien n’arrive au hasard.
La photo ci-dessous “est la seule qu’elle ait vraiment pris du plaisir à shooter, parce que c’était pour une cause en laquelle [elle] croyait”.
Essena O’Neill, dans une des rares photos qui restent visibles sur son compte Instagram
“Être comblée sur les réseaux sociaux, ça ne correspond à rien dans la vraie vie”, surenchérit-elle dans cette vidéo, postée lundi 2 novembre et déjà vue par près d’un million de personnes.
Sa nouvelle vie : “Véganisme, poèmes et images créatives”
La jeune fille n’a pour autant pas complètement renoncé à sa vie en ligne, au contraire. En pro de la com, elle a amorcé son virage avec un site internet, Let’s Be Game Changers, où elle apparait au naturel et promeut -entre autres- le veganisme. Son discours est déjà bien rodé.
Que va-t-elle raconter, maintenant qu’elle a tourné le dos aux images parfaites d’Instagram ?
Je vais parler de véganisme, d’images créatives qui ont du sens, de poèmes, d’écriture, d’interviews avec des gens qui m’inspirent, et bien sûr je resterai très attentive à la réalité que cachent les gens sur Instagram.
Pour financer son site, plus besoin de sponsors, contraires à sa nouvelle éthique… Mais Essena O’Neill lance tout de même un appel aux dons. Businesswoman un jour, businesswoman toujours ?