Encore à l’état de projet, l’intégration de l’e-sport au programme des JO pourrait bien voir le jour. Un rêve un peu fou auquel s’est ouvert Tony Estanguet, le coprésident du comité Paris 2024.
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Hands down the best arena in E-Sports and nothing fills it better than CS.. #HomeOfEsports #LanxessArena pic.twitter.com/BqKr9Y6qp8
— SamE (@SamECSGO) 8 juillet 2017
On en frétille d’avance. Dans une interview accordée à l’agence Associated Press, Tony Estanguet donne de l’espoir aux millions de personnes qui kiffent regarder des teams de tous les pays s’affronter sur les grands jeux du moment : League of Legends, Overwatch…
Oui, l’e-sport pourrait débarquer comme discipline olympique aux JO 2024. Ou tout du moins, la porte est ouverte – ou pas fermée, c’est comme on veut. “Il faut qu’on s’y intéresse, parce qu’on ne peut pas dire ‘ce n’est pas nous. Ça ne concerne pas les Jeux olympiques’ “, a ainsi déclaré le coprésident du comité Paris 2024. “Je ne veux pas dire ‘non’ d’emblée. Je pense qu’il est intéressant d’échanger avec le CIO, avec la famille de l’e-sport, pour mieux comprendre ce phénomène et pourquoi il a tant de succès”, a ajouté le triple champion olympique de canoë-kayak.
Pour lui, difficile de passer à côté de ce phénomène de société qui commence à se faire une place de choix, et pas uniquement sur nos écrans. L’Associated Press rappelle ainsi que l’e-sport fera partie des disciplines en lice lors des Asian Games 2022 (les olympiades propres au continent asiatique, qui se déroulent également tous les quatre ans).
Pour Tony Estanguet, intégrer le sport vidéoludique aux JO serait également un fort message d’ouverture, en phase avec la philosophie de la compétition, mais aussi un moyen de nouer une relation profonde avec la jeunesse : “Les jeunes, oui ils s’intéressent à l’e-sport et ce genre de chose. Regardons tout ça. Rencontrons-les. Voyons si nous pouvons établir des liens.”
Médaille d’or sur Counter Strike = la classe internationale
Si l’enthousiasme semble de mise, Tony Estanguet tient à rappeler que c’est le Comité international olympique (CIO) qui “aurait le dernier” mot dans cette affaire. C’est en effet cette institution qui est chargée de définir quels sports sont représentés aux JO, et la convaincre ne devrait pas être une mince affaire. A fortiori pour l’e-sport dont, comme le rappelle Le Monde, le statut de sport est encore loin de faire l’unanimité. Et pourtant, les arènes de plusieurs dizaines de milliers de personnes réunies autour d’équipes de gamers internationaux n’ont rien à envier aux stades de sports “classiques”. Après tout, il fut bien un temps où les JO modernes avaient des épreuves artistiques…
Autre problème assez évident : quel(s) jeu(x) serai(ent) représenté(s) ? Il ne vous a pas échappé que l’industrie vidéoludique enchaîne les jeux à succès à un rythme effréné, et qu’un titre de référence peut émerger en l’espace de quelques mois. Sorti en mars 2016, le célèbre Overwatch (Blizzard) a ainsi été propulsé dans les arènes en un clin d’œil et s’est imposé comme un incontournable de la scène e-sport. Mais pour combien de temps ?
Tout de même, dans le domaine de l’e-sport, les jeux ont tendance à défiler moins vite que dans votre PS4, et les titres phares tendent à se faire une place durable. Après des années de gaming intensif, les vieux de la vieille (Counter Strike, Dota II, League of Legends) se maintiennent toujours en haut du tableau des jeux les plus suivis – qui sont aussi les plus rentables pour les vainqueurs. Mais malgré tout, il reste très difficile de dire quel sera le paysage vidéoludique de l’e-sport en 2024, dans sept longues années…