Aujourd’hui, l’accord sur le climat signé à Paris en novembre 2015 entre en vigueur. Une avancée mondiale qui ouvre de nouveaux défis.
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“Un jour historique pour la planète”, c’est ainsi que François Hollande définit ce vendredi 4 novembre, jour où l’accord de la COP21 sur le climat entre enfin en vigueur. Le but de cet accord signé par 195 pays est de réduire drastiquement le rythme du réchauffement climatique. Pour qu’il puisse entrer en vigueur, l’accord international devait être ratifié par des États représentant, ensemble, 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le véritable coup de force, c’est d’avoir réussi à obtenir ce taux de ratification en moins d’un an, chapeau. “C’est la preuve que la communauté internationale a pris toute la mesure de l’urgence climatique et c’est le résultat de la mobilisation de la France dans le cadre de la présidence de la COP21 assurée par Ségolène Royal”, a ajouté le président de la République. Celle-ci appréciera.
Le truc, c’est que cet accord n’est dans l’ensemble pas juridiquement contraignant. En clair, un État qui n’en respecterait pas les termes ne serait aucunement inquiété par la matraque d’un quelconque gendarme du climat (une amende, quoi). L’accord de la COP21 fonctionne un peu à la manière d’un bonnet d’âne qu’on mettrait sur la tête de l’État tricheur, genre “lui c’est pas bien ce qu’il fait, il crache plein de fumée, bouh”. La diplomatie climatique, c’est subtil. On imagine déjà la Chine trembler de peur à l’idée de passer pour un gros pollueur… ou pas. Comme le résume très bien Pascal Canfin, directeur du WWF France, “L’accord de Paris n’est pas une construction juridique, mais une construction politique”.
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Mais alors à quoi sert-il cet accord, si tout le monde peut le violer à sa guise ? À ancrer dans le marbre l’engagement, à créer une dynamique mondiale autour de la question urgente du réchauffement climatique et à clarifier les positions diplomatiques de chacun. Le texte indique ainsi seulement que chaque État s’engage à “un plafonnement des émissions dans les meilleurs délais”. C’est cette non-contrainte de l’accord qui a permis à certains États d’y apporter leur signature, comme les États-Unis dont le Congrès (Républicain) aurait automatiquement bloqué tout accord juridiquement contraignant.
Et maintenant ?
Une inconnue domine, du fait de l’élection présidentielle américaine imminente. Donald Trump (toujours lui) a de nombreuses fois répété qu’il annulerait l’accord sur le climat en cas de victoire. Ce serait un coup fatal porté à l’ensemble du processus, tant le poids symbolique, diplomatique et climatique des États-Unis leur offre une place centrale dans les négociations. L’accord en serait rudement déséquilibré.
L’un des autres objectifs de l’accord de la COP21 était de préparer le terrain pour la COP22, qui se déroulera à Marrakech du 7 au 18 novembre et tâchera de résoudre les problématiques concernant la mise en application effective de l’accord par les pays en évaluant les mesures à mettre en œuvre. Plus de perte de temps avec les tractations diplomatiques (déjà effectuées), il est temps de rentrer dans le vif du sujet et de passer aux actes.