Faire l’amour à distance ?
Dans une interview accordée à Nowness, le rédacteur en chef du magazine Baron fait part de sa vision de la sexualité :
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Personnellement, je trouve que c’est beaucoup plus facile de faire l’amour virtuellement. Mes amoureux virtuels se nomment Venus et Min Ho et je n’ai pas envie d’avoir de relations émotionnelles.
Il n’y a pas de crises de colère ou de pleurs lorsque je m’ennuie et que je me déconnecte. Et j’adore le principe de Chatroulette […]. Le principal problème, c’est que je ne sors pas beaucoup.
Et de poursuivre, à la question de savoir quel sera le véritable futur du sexe :
Je pense que les technologies numériques vont nuire au sens du mystère, du tabou et de l’imagination.
Je crois qu’Internet donne de nouvelles armes à l’amour et à l’entreprise sexuelle. Et les nouvelles technologies décuplent les relations sociales car c’est beaucoup plus facile de rencontrer des personnes. Pour quelqu’un de ma génération, le plan cul était disqualifié, on portait un regard non plaisant sur cela.
Dans leur bande-dessinée La Technique du périnée (Dupuis, Aire libre) dont des extraits avait été dévoilés sur le site du Monde, les Français Florent Ruppert et Jérôme Mulot avaient essayé d’imaginer à travers des cases et des bulles en quoi consistaient le sexe et les relations amoureuses à l’heure de Skype, Meetic et OKCupid. Une vision imagée et extrêmement efficace des rapports humains via un écran d’ordinateur qui concorde avec la vision du rédacteur en chef du magazine Baron : tout se passe pendant l’acte, mais aucune émotion ou fidélité ne peut avoir sa place.
Autre vision pour autre contextualisation : comment pourrait-on faire l’amour en 2062 ? C’était la question que posait la vidéo Love 2062 réalisée par le Français Romain Demongeot alors que l’action se situait après la fin du monde. Finie l’approche physique mais une obligation de retranscrire des émotions mentales qui n’existent plus dans la réalité :
Et les robots ?
Alors que sont récemment sortis des films comme Her ou Transcendance, la question de l’amour qui peut lier un être humain avec une intelligence artificielle ne s’est jamais autant posée. Dans cette perspective, Internet est mis de côté : le robot devient une alternative à l’humain.
Dans un reportage réalisé par le magazine suisse Nouvo, David Levy, un spécialiste en intelligence artificielle et auteur de Love and Sex with Robots : The Evolution of Human-Robot Relationships, affirmait :
À terme, je suis convaincu que les robots seront une forme d’alternative dans les relations humaines. Les robots seront tellement réalistes en apparence dans leurs gestes ou dans leurs intelligence que les humains tomberont amoureux, feront l’amour avec eux, les épouseront.
Voilà qui est dit.