Si vous n’avez jamais entendu parler de Vivian Maier, c’est normal. Cette artiste de rue, que l’on compare aux grands photographes américains du 20ème siècle, n’a jamais été connue de son vivant.
Depuis sa reconnaissance posthume, Vivian Maier fascine. Après des expositions dédiées à son oeuvre au château de Tours puis en Belgique, le documentaire À la recherche de Vivian Maier, réalisé par Charlie Siskel et John Maloof, sort ce mercredi 2 juillet sur grand écran en France. Il tente de percer les mystères se cachant derrière cette inconnue, adepte de la street photography.
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Le travail d’investigation de John Maloof
Personne ne m’a dit “c’est une découverte énorme”.
Qu’à cela ne tienne, il crée alors un blog pour y présenter les photos de Vivian Maier, puis organise une exposition. La reconnaissance est telle qu’il décide de faire un documentaire, aidé par Charlie Siskel sur cette “femme toujours aussi mystérieuse“, en interviewant toutes les personnes qui ont partagé un fragment de vie avec elle.
La double vie de Vivian Maier
Au fil de ses interviews, John Maloof découvre que Vivian Maier était en fait une nounou un peu excentrique, solitaire et rude qui passait son temps libre à déambuler dans les quartiers malfamés de New York et de Chicago pour photographier les inconnus. Dans une interview accordée au site American photo mag, John Maloof analyse alors :
Elle était un vagabond, et elle aimait explorer les zones urbaines en particulier, les zones pas-si-parfaites de la ville, comme le marché aux puces de Maxwell Street, où il y avait beaucoup de biens volés, des personnes ne payant pas les taxes et des personnes qui ne veulent pas être photographiées normalement.
Je pense qu’à travers ses photos, on peut voir le genre d’artiste qu’elle était : elle était compatissante, elle était sensible aux faiblesses humaines et aux tragédies de la vie, mais elle était aussi très drôle. Elle avait un grand sens de l’humour.
Elle n’avait pas beaucoup d’argent, alors elle faisait en sorte d’avoir un bon cadrage et une bonne prise de vue avant de prendre une photo.
Une reconnaissance à titre posthume
Vivian Maier a fini sa vie dans la précarité, se retrouvant un temps dans la rue car elle ne trouvait plus de travail avant que des enfants qu’elle avait gardés ne la reconnaissent et lui offrent un toit, où elle a passé ses derniers jours. Et ce qui intrigue la plupart des personnes, c’est pourquoi n’a-t-elle jamais dévoilé ses clichés ? Pourquoi ne pas avoir essayé de vivre de son art ?
Pour Anne Morin elle se sentait certainement condamnée par sa condition de gouvernante, sa mère et sa grand-mère l’ayant été avant elle. Néanmoins elle ajoute :
Elle avait fait quand même des portfolios, donc elle voulait peut être montrer ses oeuvres. L’histoire est confuse car ce n’est pas quelqu’un qui aurait été à l’aise pour démarcher.