On est allés pour vous à Jaffa, le quartier à la fois le plus hipster et le plus ancien de Tel-Aviv.
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Tel-Aviv, même quand on n’y a jamais mis les pieds, on croit la connaître. Les médias adorent nous vanter sa plage, sa scène clubbing queer, ses immeubles Bauhaus et ses falafels. “Tel-Aviv, c’est le New York oriental”, peut-on entendre. Ce qu’on sait moins, c’est que Tel-Aviv, ne se nomme pas uniquement Tel-Aviv. Dire “Tel-Aviv point-à-la-ligne”, c’est oublier la plus belle, la plus ancienne et surtout la plus trendy partie de la ville : Jaffa.
Jaffa, l’ancêtre de Tel-Aviv
En faisant attention quand vous prendrez l’avion, vous remarquerez qu’il est en effet inscrit sur votre billet “Tel-Aviv-Jaffa”. Si le nom des villes suivait le sens de l’histoire, peut-être devrait-on carrément inverser le sens des termes et l’appeler “Jaffa-Tel Aviv”. Car Jaffa l’historique (qui se dit aussi “Yafo”, en hébreu) était là bien avant Tel-Aviv la jeune.
Tel-Aviv a été créée il y a seulement 108 ans (en 1909), dans le nord de Jaffa. Cette dernière était alors une ville musulmane, dont l’existence est attestée depuis 3 500 ans et qui est mentionnée dans les deux Testaments de la Bible. C’est après une longue histoire – au cours de laquelle les Turcs, Napoléon et les Anglais ont laissé leur trace – et à la suite de nombreux combats entre Palestiniens et Israéliens pour s’approprier le lieu que Jaffa fusionna en 1950 avec la ville voisine juive de Tel-Aviv. Elle constitue depuis sa partie sud.
Jaffa (qui veut dire “belle” en hébreu) est située sur une colline surplombant la Méditerranée. Elle scrute les gratte-ciel de “la ville blanche”. Si Tel-Aviv est résolument moderne, Jaffa a une fantastique atmosphère chargée d’histoire. Cette vieille forteresse qui abrite l’un des plus vieux ports du monde a su garder son charme authentique, tout en ayant l’intelligence de ne pas se transformer en musée.
Un hotspot branché
Jaffa est un lieu extrêmement prisé de la jeunesse, un “hotspot” comme on dit – un lieu trendy où se mélangent à la fois des ruines de l’époque ottomane, des boutiques et des bars branchés. De nombreuses boutiques de designers sont installées à Jaffa, comme celle de la très minimaliste Sharon Brusher, dont les vêtements et accessoires ne se conjuguent qu’en noir et blanc ; mais aussi celle de Common Raven, une jeune marque aux découpes très simples qui fait également des robes de mariée dans l’atelier au fond de la boutique – sans oublier le magasin de Lara Rosnovsky, dont le style est à l’opposé : très folklorique et coloré.
Trouver des bijoux fantaisie est étonnamment facile à Jaffa, beaucoup de jeunes créateurs israéliens s’étant donnés rendez-vous dans le quartier, à l’instar de Ruby Star ou d’Adi Lev. Si vous avez oublié d’emmener votre savon, vous pouvez trouver des cosmétiques “made in Jaffa” chez Zielinski and Rozen ou chez Rimon Pomegrenade, qui utilise de la grenade pour faire ses crèmes.
Des influence juives et arabes
À Jaffa on retrouve des influences juives et arabes, ce qui en fait un lieu unique en Israël. Dix-huit mille Palestiniens citoyens israéliens y vivent (malgré le grand exode de 1948), soit un quart de la population du quartier.
Connue pour son grand marché aux puces, Jaffa offre une ambiance orientale à laquelle se mêle un goût chic et européen. Tout en écoutant le son du muezzin qui sort du minaret de la mosquée Hassan Bek, on flâne et on s’achète un tapis dans le souk, ou une robe à broderies palestiniennes chez Ethnic Living.
Mais on peut aussi s’offrir un meuble des années 1960, ou s’arrêter pour déguster un brunch israélien avec une shakshuka chez Puaa ou une tartine d’avocats au Shafa Bar ou une succulente glace au halva.
Les restaurants sont bondés en soirée mais vous permettent de tester des cuisines variées : on vous recommande les plats géorgiens de chez Tash et Tasha ou les spécialités des Balkans de chez Hasoania.
Tel-Aviv aime bien vendre Jaffa comme un symbole de mixité et de tolérance, même si la réalité est un peu plus complexe. La gentrification actuelle de Jaffa a ainsi tendance à déloger les habitants arabes du quartier, souvent moins fortunés que les Juifs.
Cependant, Jaffa reste un symbole coexistence en Israël. Plusieurs lieux et organismes se battent pour y faire vivre la culture arabe, comme le bar branché gay Anna Loulou qui joue de la musique du Moyen-Orient, le Yaffa Cafe qui vend des livres contemporains en arabe, le projet “Echoing Yafa” qui offre des visites de Jaffa avec un thème “pré-1948” (avant que Jaffa ne devienne une partie de Tel-Aviv), ou encore la très charmante petite boutique de l’illustrateur franco-israélien Julien Roux qui propose de merveilleuses cartes postales promouvant la paix avec humour.
Dora Moutot à Jaffa, décembre 2016.
Deux documentaires qui parlent de Jaffa, à regarder avant de partir :
Pour vous rendre sur place :
À compter d’avril 2017, la compagnie aérienne française XL Airways reliera Paris-CDG à Tel-Aviv, avec deux vols directs par semaine. Billets à partir de 199 euros TTC aller-retour, bagage en soute et repas compris. Infos et réservations sur xl.com ou en agences de voyage.