Werner Herzog vient de recevoir pour l’ensemble de sa carrière le Prix Maître du Réel au Festival de la Vision du Réel à Nyon (en Suisse) qui s’est terminé le 13 avril. Invité d’honneur, il a donné une Master Class dans laquelle il a évoqué la question du piratage, rapporte Screen Daily.
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Durant cette conférence, Illia Gladshtein, un producteur ukrainien, a avoué au réalisateur qui a dernièrement réalisé Into the Inferno sorti sur Netflix, qu’il ne pouvait voir son travail que grâce à des plateformes de Torrent illégales. Werner Herzog a dit, avec beaucoup de regrets, que “le piratage a toujours été la forme de distribution la plus efficace pour partager les films à travers le monde.”
Au premier abord, il est étonnant de voir qu’un mastodonte du cinéma “bénisse” le piratage de films. Dans certains pays, les accès aux films de niche, pointus et classiques sont limités et la seule solution pour les voir et avoir accès à l’art est malheureusement le piratage, reconnaît-il, à regret :
“Si vous ne recevez pas de films via Netflix ou la télévision publique dans votre pays, vous y accédez en tant que pirate. Maintenant, vous pouvez les trouver sur Internet, sur Amazon, en Blu-ray ou en DVD, ou vous pouvez les trouver en streaming. Je suis vraiment content car tout d’un coup la plupart des commentaires que je reçois viennent des jeunes de 15 ans qui me bombardent de questions comme : ‘Pourquoi nous ne pouvons pas voir ci ou ça ?’”
On connaît l’état de la vente des DVD, en chute libre depuis l’arrivée des sites de VOD et du streaming. Les consommateurs et surtout les jeunes préfèrent maintenant utiliser Netflix, OCS, Amazon ou leurs cousins pour découvrir un film. Et même si Netflix, pour prendre la plateforme la plus populaire en exemple, peut se targuer de toucher 190 pays à travers le monde, des limites existent. Le téléchargement illégal est souvent, dans ces cas-là, la solution idéale pour accéder à l’art.