Son travail de sensibilisation a permis à des milliers de jeunes femmes d’échapper à la mutilation génitale.
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Alors qu’elle n’était âgée que de 8 ans, la jeune Nice Nailantei Leng’ete s’est enfuie de chez elle avec sa sœur vers 4 heures du matin. Elles se sont cachées dans un arbre afin d’échapper à la mutilation génitale, une tradition dans la culture masai, qui symbolise le passage à l’âge adulte. Les jeunes filles ont été battues et ont enduré de nombreuses punitions pour avoir tenté de se soustraire au rite.
La deuxième fois, sa sœur a refusé de se cacher et a été excisée. Nice Nailantei Leng’ete, quant à elle, est allée expliquer à son grand-père pourquoi elle refusait de se plier au rite. Elle a réussi à le convaincre que l’excision n’était pas une nécessité. Il l’a écoutée et l’a autorisée à continuer sa scolarité.
Plus tard, Nice Nailantei Leng’ete s’est dit qu’elle pouvait aider d’autres jeunes femmes à échapper à ce rite. Devenue la première fille de sa communauté à avoir reçu une éducation secondaire, elle a montré aux autres jeunes filles qu’elles pouvaient prétendre à une vie meilleure et les a encouragées à refuser l’excision.
Changer la tradition
Du haut de ses 27 ans, Nice Nailantei Leng’ete, appuyée par l’ONG Amref, négocie avec les anciens des villages et des communautés rurales partout au Kenya afin de les convaincre d’adopter des alternatives aux cérémonies d’excision. Le projet qu’elle dirige pour Amref Health Africa aurait permis à 15 000 jeunes kenyanes et tanzaniennes d’échapper à l’excision.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle figure dans les 100 personnes les plus influentes du monde selon le magazine Time : son exemple montre que les jeunes femmes, et plus particulièrement les jeunes Africaines, peuvent faire évoluer les mentalités. Catapultée sur la scène mondiale, elle peut faire d’autant plus entendre sa voix. C’est grâce à des femmes comme Nice que l’on pourra dire un jour que les mutilations génitales appartiennent au passé.
Traduit de l’anglais