Le 26 novembre, la sonde InSight s’est posée sans encombre sur Mars. Après cette prouesse technologique, c’est une mission de deux ans qui débute.
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La première image prise par InSight. (© NASA/JPL)
L’atterrisseur de la mission “INterior exploration using Seismic Investigations, Geodesy and Heat Transport“, aka InSight, a quitté la Terre le 5 mai dernier. Le 26 novembre à 20 h 54, après sept mois de voyage et presque 500 millions de kilomètres parcourus et, surtout, après avoir survécu aux “sept minutes de terreur” durant lesquelles la Terre ne sait pas si l’amarsissage a été fructueux (les données mettent près de huit minutes à rejoindre la Terre et la manœuvre dure…sept minutes), la sonde à un milliard de dollars, qui a coûté près de dix ans de travail à la Nasa, s’est posée sur la surface martienne, devenant le huitième véhicule humain à y parvenir sans encombre.
Quelques minutes après, InSigh envoyait son premier cliché (poussiéreux) de la planète, histoire de confirmer aux ingénieurs du Jet Propulsion Laboratory (JPL) postés à Pasadena (Californie) que tout allait bien. Place, désormais, au déploiement des panneaux solaires et à la mission de recherche, prévue pour durer deux ans. Menée par la NASA, InSight est une mission de géophysique, nous rappelle le CNES. En étudiant la structure interne de la planète rouge, les scientifiques souhaitent mieux comprendre comment se sont formées les planètes rocheuses de notre système solaire – Mercure, Vénus, la Terre et Mars.
Les instruments embarqués permettront d’étudier la structure de son noyau et de son manteau, d’analyser les impacts de météorites, les variations de son axe de rotation et son histoire thermique. Instant cocorico : le sismomètre embarqué, le SEIS, est d’origine française. L’Allemagne, la Suisse et le Royaume-Uni sont également impliqués dans la conception d’une partie du matériel.
Par le passé, une mission sur deux sur Mars a échoué (seuls les États-Unis ont relevé le défi) et personne ne voulait qu’InSight ne parte en fumée. Avant de se poser sur la plaine d’Elysium, l’engin devait d’abord traverser l’atmosphère martienne et se poser en douceur. Car l’amarsissage, entièrement automatisé, reste une prouesse d’automatisation et de préparation.
Jugez plutôt, avec ce scénario : entrée de la capsule, déjà séparée de son étage de croisière, dans l’atmosphère à 20 000 km/h avec un angle de 12,5 ° à 130 km d’altitude. Une erreur d’angle infinitésimale, et la sonde rebondissait sur l’atmosphère ou brûlait. Le bouclier thermique a été confronté à une température de 1 500°C. Puis ouverture d’un parachute de 12 m de diamètre à 11 km d’altitude. Quinze secondes après, éjection du bouclier thermique, déploiement des pieds, éjection du parachute et de la coque, allumage des rétrofusées et choc final à 9 km/h amorti par les pieds.
Article mis à jour le 27 novembre à 15 h.