À l’occasion du 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, 12 artistes aux univers différents chantent pour soutenir les femmes victimes de ce fléau. Eloïse Bouton nous en apprend plus sur le projet “Contre coups”.
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Le projet “Contre coups” est le fruit d’une rencontre sur le plateau de l’émission de France Inter “Les femmes, toute une histoire” entre Frédérique Martz, directrice de l’Institut en Santé Génésique à Saint-Germain-en-Laye, Pierre Foldès, chirurgien urologue spécialisé dans la réparation de femmes excisées et Eloïse Bouton, journaliste et militante féministe. Touchée par leur combat, cette dernière a décidé de s’investir à sa manière dans le projet.
Je me suis rendue plusieurs fois à l’Institut en Santé Génésique et j’ai découvert l’ampleur de leur travail sur le terrain et le manque de moyens humains et financiers dont souffrait le centre. Pour leur venir en aide, j’ai décidé de commercialiser une compilation de femmes artistes contre les violences faites aux femmes afin de reverser les bénéfices à l’institut.
Une compilation de 12 artistes aux univers très différents
C’est donc pour venir en aide à cet institut, fondé en janvier 2014, qui accueille, oriente, soigne et accompagne des femmes victimes de toutes formes de violences qu’Eloïse a commencé à contacter des artistes femmes qu’elle connaissait déjà et dont elle appréciait particulièrement le travail. Pour les autres, elle a lancé un appel sur les réseaux sociaux, ce qui lui a permis de “faire d’agréables découvertes musicales et humaines“.
C’est ainsi que Watine, Circé Deslandes, Carolyn, Pumpkin, Helluvah, France de Griessen, Linalone, Eva Diallo, Tiphaine Wary, Lucie et Emeraldia Ayakashi ont rejoint le projet “Contre coups”, marrainé par Florence Foresti. “Ce sont toutes des personnages !” commente Eloïse.
Chacune a son propre style, son caractère et un cheminement artistique et personnel qui lui est propre. J’avais envie d’un éclectisme musical et aussi d’une palette de personnalités.
“Ce fléau touche toutes les femmes”
En alternant des morceaux rock, électro, rap, pop, variété ou encore folk, la compilation se veut en effet éclectique, une manière de toucher un maximum de personnes. Car “toutes les femmes sont affectées par ce fléau de près ou de loin“, regrette Eloïse avant de poursuivre :
Nous connaissons toutes une amie, une collègue, une sœur ou une cousine qui a subi une violence. 100% des femmes sont harcelées dans les transports en commun, 73% des femmes sont victimes de cyberviolence et 80% des femmes sont confrontées au sexisme dans le monde du travail.
Ce fléau touche toutes les femmes, quel que soit leur âge, leur couleur de peau, leur milieu socio-professionnel, leur morphologie, leur style vestimentaire, leur religion et leur orientation sexuelle.
En effet, chaque année, 216 000 femmes âgées de 18 à 75 ans sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur ancien ou actuel partenaire intime et 86 000 femmes sont victimes de viols ou de tentatives de viol, selon le Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes.
Eloïse a donc décidé de sensibiliser le public à cette cause en passant cette fois-ci par la musique. “Je pense qu’aujourd’hui plus que jamais, il est important de se placer dans une démarche positive, fédératrice et non clivante, pour insister sur ce qui nous rassemble tous au lieu d’appuyer sur ce qui nous sépare“, assure-t-elle.
C’est aussi pour cette raison qu’elle aimerait poursuivre le projet en concoctant un deuxième volume l’année prochaine et en organisant un concert au printemps. Car lutter pour l’élimination des violences faites aux femmes doit être un combat de tous les jours, et pas seulement du 25 novembre.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur Ulule pour découvrir leur campagne de crowdfunding. Pour commander l’album, c’est par ici.