L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et l’Institut national de la statistique et des études économiques (Ined) ont dévoilé mercredi 28 septembre un rapport intitulé “Les sans-domicile en 2012 : une grande diversité de situations“. Cette enquête contient des données sur l’origine et les conditions de vie de 81 000 adultes et 30 700 enfants à la rue dans les villes françaises de plus de 20 000 habitants. Le rapport informe autant sur leur origine sociale et géographique, leur revenu que leurs habitudes de logement en distinguant les sans-domicile selon qu’ils sont nés en France, nés à l’étranger et francophones, ou nés à l’étranger et non francophones.
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L’une des informations qui a attiré l’attention dans les conclusions de l’enquête est le niveau d’études des sans-domicile interrogés. Dans le schéma ci-dessous, on observe que chez les sans-domicile francophones nés à l’étranger, plus de 15 % ont leur bac ou l’équivalent, tandis que ceux nés en France ne sont que 12 %. Au total, si la majorité d’entre eux (47 %) n’a aucun diplôme, on note que près de 30 % ont une formation en CAP ou BEP, et 10% un diplôme supérieur au baccalauréat.
+44 % de SDF en France en 11 ans
Ces études leur permettent peut-être de trouver un emploi, comme un quart des sans-domicile qui travaillent même si “les emplois qu’ils occupent sont très souvent précaires (contrats courts, temps partiel) et peu qualifiés“. Ainsi 39 % des sans-domicile sont inscrits au chômage et 37 % sont inactifs, une part bien plus élevée côté sans-domicile francophones nés à l’étranger (43 %). Sur cette dernière catégorie, si une personne sur deux n’est pas autorisée à travailler c’est notamment parce qu’il s’agit de demandeurs d’asile ou de sans-papiers.
L’autre information principale de l’étude dévoile l’augmentation effrayante du nombre de SDF en France. L’insee et l’Ined s’étaient déjà associés en 2001 pour un enquête du même type. En reprenant les mêmes critères, les chercheurs en arrivent à la conclusion que le nombre de SDF a augmenté de 44 % en onze ans. C’est en particulier le nombre de sans-domicile nés à l’étranger qui a augmenté : “entre 2001 et 2012, le nombre de sans-domicile francophones a augmenté de 34 %“, peut-on lire dans l’étude, passant de 38 à 53 % du total des sans-domicile. Il n’est pas facile de connaître l’évolution des sans-domicile non francophones étant donné qu’en 2001, ils n’étaient pas pris en compte dans les calculs.