C’est toujours la même chose. “Ah attends, j’ai une super playlist, je peux me connecter à ton enceinte ?” S’ensuivent de douloureuses minutes, beaucoup trop longues, à tenter un “appairage” Bluetooth entre son Samsung Galaxy et la “Bose Sound Mini Link 2”. Qui se conclut souvent par un échec.
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Ce genre de situation est (tristement) courante en soirée. Le Bluetooth est alors accusé de tous les maux “De toute façon, ça bouffe ta batterie, c’est bien connu“. “Et puis c’est bourré de failles de sécurité, non ?”
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Pourtant, malgré tout ce que l’on peut en penser, cette technologie telle que nous la connaissons nous accompagne depuis longtemps et va bientôt fêter ses dix ans. Dès la naissance des smartphones, on l’utilisait pour s’échanger des sonneries de portable ou des GIFs qui nous feraient aujourd’hui bondir d’horreur. Depuis, même si l’on a tendance à l’oublier, il nous est indispensable : il lie notre téléphone à nos écouteurs, nos montres connectées, nos activity tracker wristbands et autres accessoires anglicisés.
Alors, aussi efficace que critiqué, le Bluetooth serait-il un mal-aimé ?
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Selon François Kruta, cofondateur et PDG d’Ubudu, une entreprise spécialisée dans la géolocalisation et l’analyse de données que nous avions déjà rencontré précédemment, il est clair que le Bluetooth ne mérite pas de telles critiques. Il n’est pas directement responsable des drames de notre quotidien. Une mise au point s’impose.
Le problème réside moins dans la fonctionnalité Bluetooth en soi que dans l’interface des appareils que nous utilisons pour s’y connecter. En particulier celles des Android. Car, vous l’aurez peut-être remarqué, si l’on vante autant les mérites des AirPods, c’est notamment pour cette bonne raison : l’intégration entre l’appareil et son logiciel est excellente. En résulte une connexion hyper fiable et qualitative.
Là où ça pèche, c’est donc côté Android. Chaque fabricant fait sa tambouille en ajoutant sa propre “couche de sécurité” à la couche logicielle initiale du smartphone. Ainsi, selon M. Kruta, la surcouche de Samsung, “Knox” – comme le fort, oui oui –, est parmi celle qui détraque le plus le Bluetooth. C’est donc cette surcouche que vous devez maudire lorsque vous tentez pour la cinquante-huitième fois d’appairer ce fameux Galaxy à une enceinte Bose.
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D’ailleurs, si après avoir traité les fabricants de téléphones Android de tous les noms vous cherchez une solution sans avoir à passer par la case Cupertino, vous pouvez aller voir du côté des modèles “Pixel” de Google. Pourquoi ? Parce que son fabricant, Google, maîtrise à la fois l’OS (Android) et l’appareil (le Pixel) surcouche ne vient semer la zizanie.
Reste le problème de la batterie, sûrement l’une des plus grandes frustrations numériques du XXIe siècle. Le bruit court que le Bluetooth viderait notre batterie en un clin d’œil… Une véritable légende urbaine, selon M. Kruta.
Certes, le Bluetooth originel, le Bluetooth Classic (BC), pouvait pomper beaucoup de batterie. Mais ce n’est pas le cas du Bluetooth Low Energy (BLE), apparu en 2012. Comme son nom l’indique, il consomme beaucoup moins de ressources que son prédécesseur.
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En vérité, il est tout à fait possible de laisser son téléphone connecté en Bluetooth à des écouteurs sans fils une journée entière. Ce qui consomme véritablement la batterie, c’est le son lui-même, lorsqu’il est transmis du téléphone aux écouteurs.
D’ailleurs, on accuse souvent le Bluetooth, mais le wi-fi vide bien plus rapidement la batterie de votre téléphone que le Bluetooth… jusqu’à cent fois plus, selon M. Kruta ! Sans parler de la 4G : là, la différence de consommation est encore plus flagrante. Jongler entre ces trois fonctionnalités peut alors être un bon moyen d’optimiser efficacement sa batterie de téléphone. Et si vous êtes encore perdu sur la façon dont vous devez optimiser votre batterie, voici une infographie très utile mise à disposition par Senion, une entreprise spécialisée dans les solutions mobiles.
Véritable albatros de la technologie, le Bluetooth a donc été désigné à tort comme bouc émissaire. Preuve en est qu’il existe encore aujourd’hui et qu’aucune technologie n’a réussi à l’éliminer. Ce n’est pas pour rien qu’il tient son nom d’un roi viking, Harald à la dent bleue.
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