Dimanche 3 avril, l’Ukraine a accusé l’armée russe d’avoir commis un “massacre” à Boutcha, ville de l’oblast de Kyiv, située à une trentaine de kilomètres de la capitale. Elle a été envahie par les troupes russes dès le 27 février, et les bombardements n’y ont cessé qu’il y a quelques jours. Un long mois durant lequel a été commis un “terrible crime de guerre” selon les pays occidentaux, dont le Royaume-Uni.
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Un drame qui n’est pas représenté de la même façon selon les moteurs de recherche d’images. Si l’on tape “Boutcha” dans la barre de saisie sur Google Images et Yandex, son équivalent russe, les photographies des cadavres et de carcasses de véhicules remontent immédiatement. En revanche, le résultat est bien différent si l’on saisit le nom de la ville en caractère cyrillique, “буча”.
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Sur Google Images, si ce ne sont pas les mêmes photographies qui apparaissent, elles dépeignent tout de même les affrontements qui ont fait rage dans la ville. Elles sont issues de médias occidentaux, la BBC, mais aussi russes, comme RIA Novosti :
Sur Yandex, au contraire, la plupart des images laissent place à une tout autre vision de la ville. On y retrouve une majorité de photographies de lieux emblématiques de Boutcha, prises plusieurs années auparavant. Un cliché de la gare de la ville remonte ainsi à juin 2020. Le tout donne à voir un aperçu complètement décalé de la réalité actuelle du conflit :
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Cette différence drastique de traitement révèle une fois de plus la prévalence de la guerre de désinformation qui fait rage depuis le début du conflit. Du côté des images, Google, entreprise américaine et symbole du soft power occidental par excellence, affronte Yandex, entreprise russe et moteur de recherche le plus populaire sur l’Internet russophone.
Le 16 mars dernier, Tigran Khoudaverdian, patron de Yandex, avait d’ailleurs démissionné de ses fonctions après avoir été visé personnellement par une des nombreuses sanctions européennes. L’Union européenne avait déjà reproché à l’entreprise de dissimuler des informations sur la guerre en Ukraine auprès des internautes russes.
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